Mais cette page est tournée. Au changement de direction a succédé la vente l'an passé des opérations au Brésil, et plus récemment celle de la filiale mexicaine. Cette dernière transaction à €265 millions a permis à Ontex de réduire son endettement. 

Concentré désormais sur les marchés développés et les marques blanches pour les distributeurs, Ontex devrait renouer cette année avec une exploitation — modestement — profitable et un endettement plus soutenable, sous la barre de x4 le profit d'exploitation pré-amortissements, ou EBITDA. 

Le marché a pris acte de cette amélioration, comme en témoigne le tout récent regain de valorisation du groupe. Celle-ci reste cependant à des niveaux déprimés, aux alentours de x5 l'EBITDA et largement sous la valeur des capitaux propres. 

On le sait, même lorsqu'elle est profitable, l'activité reste très chichement rentable, sauf à recourir à un levier important — permis ici par la récurrence de l'activité, qui compense en stabilité ce qu'elle n'offre pas en croissance. 
 
Cette dernière caractéristique, conjuguée à l'historique douloureux du groupe, explique la décote prononcée sur les capitaux propres. Aux soucis d'Ontex, notons-le, s'ajoute aussi la concurrence redoutable de son ancien CEO, le talentueux Bart van Malderen, désormais aux commandes de Drylock.

N'en reste pas moins que, sur un repli, l'action Ontex pourrait incarner un exemple typique de "cul de cigare" à la Warren Buffett : un mégot — l'action d'une entreprise à l'historique peu reluisant — certes pas très ragoûtant, mais sur lequel il reste une bonne bouffée si l'on prend la peine de le ramasser. 

A moins — mais les probabilités sont faibles — que la nouvelle direction, à la grâce un miracle dont elle aurait le secret, transforme le groupe en parvenant à le positionner avec succès sur des segments plus lucratifs...