Rome (awp/afp) - Le Néerlandais Philips a été condamné en Italie à remplacer d'ici le 30 avril des appareils respiratoires pour l'apnée du sommeil défectueux, selon une décision de justice communiquée vendredi à l'AFP.

Le tribunal de Milan a condamné Philips et la société Respironics Deutschland à accélérer les opérations de rappel et de substitution qui auraient déjà dû être achevées le 31 décembre, dans une décision datée du 30 mars.

La justice italienne donne ainsi raison aux deux associations, Associazione Apnoici Italiani et Adusbef, qui avaient déposé plainte au nom des quelque 100.000 utilisateurs d'appareils défectueux en Italie, dont 70.000 attendent encore une substitution.

Si les remplacements ne sont pas effectués d'ici le 30 avril, la multinationale néerlandaise encourt une astreinte de 20.000 euros par jour de retard dans l'exécution de la décision de justice.

"Nous avons démontré que Philips avait parfaitement connaissance du problème au moins depuis 2014, mais a attendu après 2021 pour intervenir. Il s'agit d'un comportement totalement irresponsable", a dénoncé l'un des avocats des plaignants, Stefano Bertone, cité par le quotidien Il Corriere della Sera.

En difficulté, Philips a annoncé fin janvier la suppression de 6.000 emplois supplémentaires dans le monde en raison d'un rappel d'appareils respiratoires pour l'apnée du sommeil, qui a plongé le groupe dans le rouge en 2022.

L'entreprise fait également l'objet d'enquêtes et de recours judiciaires aux États-Unis après avoir été contrainte de rappeler en juin 2021 des appareils respiratoires pour des personnes souffrant de problèmes de sommeil.

Les utilisateurs risquaient d'inhaler ou d'avaler des morceaux de mousse insonorisante toxique pouvant provoquer des irritations et des maux de tête. Le groupe avait alors aussi évoqué un risque "potentiel" de cancers à long terme.

Philips a depuis récemment assuré que, selon des tests approfondis, les appareils étaient "dans les limites de sécurité" tout en précisant que ses conseils aux patients et aux médecins restaient inchangés: arrêter l'utilisation du respirateur et envisager des traitements alternatifs.

Philips Respironics fait l'objet d'une enquête du ministère américain de la Justice (DoJ).

afp/rp