La Haye (awp/afp) - Philips a publié lundi des résultats dans le vert et relevé ses prévisions malgré un récent avis négatif de l'Agence américaine des médicaments (FDA) sur ses appareils respiratoires défectueux pour des personnes souffrant de problèmes de sommeil.

En 2022, l'affaire des respirateurs avait plongé dans le rouge l'ancien géant de l'électronique devenu une entreprise de matériel médical, et entraîné la suppression de milliers d'emplois.

Le bénéfice net de Philips, récemment revenu dans le vert, s'est établi à 90 millions d'euros au troisième trimestre, contre une perte de 1,3 milliard d'euros à la même période l'an dernier.

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 11% sur un an, à 4,5 milliards d'euros. Mais les prises de commandes comparables sont en baisse de 9% par rapport à la même époque l'an dernier.

"Sur la base de nos performances améliorées, nous relevons encore nos perspectives de ventes et de rentabilité pour l'ensemble de l'année 2023, même si des incertitudes demeurent dans un environnement géopolitique de plus en plus volatil", a annoncé le patron de Philips Roy Jakobs, cité dans le communiqué.

L'entreprise basée à Amsterdam s'attend désormais à ce que son chiffre d'affaires soit supérieur de 6 à 7% à celui de l'année dernière et a ajusté sa marge Ebita de 10 à 11% pour l'ensemble de l'année 2023.

En juin 2021, la FDA avait alerté l'entreprise sur des risques potentiels sur la santé posés par certains types de ventilateurs DreamStation utilisés pour l'apnée du sommeil, avec 15 millions d'équipements concernés dans le monde. Le fabricant de matériel médical avait annoncé un rappel massif de ces appareils.

Les utilisateurs risquaient en effet d'inhaler ou d'avaler des morceaux de mousse insonorisante toxique pouvant provoquer des irritations et des maux de tête. Le groupe avait aussi évoqué à l'époque un risque "potentiel" de cancers à long terme.

Philips fait l'objet de nombreuses poursuites liées à cette affaire dans plusieurs pays, notamment en France où plus de 200 personnes ont déposé plainte, dont trois pour homicide involontaire. Aux Etats-Unis, le groupe fait l'objet d'enquêtes et de recours judiciaires.

En mai, le groupe a affirmé qu'il est "peu probable" que ses appareils portent préjudice aux patients, et annoncé en septembre avoir conclu un accord aux Etats-Unis sur une partie des réclamations.

Début octobre, un nouvel avis des autorités sanitaires américaines demandant des tests supplémentaires pour ses respirateurs rappelés a fait chuter le titre à la Bourse d'Amsterdam.

afp/jh