Amsterdam (awp/afp) - Le titre du fabricant néerlandais de matériel médical Philips chutait vendredi à la Bourse d'Amsterdam, lesté par un nouvel avis des autorités sanitaires américaines demandant des tests supplémentaires pour ses appareils respirateurs rappelés.

A la Bourse d'Amsterdam, le titre de groupe plongeait de 7,7% à 17,1 euros, en milieu d'après-midi.

En juin 2021, l'Agence américaine des médicaments (FDA) avait alerté l'entreprise sur des risques potentiels sur la santé posés par certains types de ventilateurs utilisés dans l'apnée du sommeil, avec 15 millions d'équipements concernés dans le monde. Le fabricant de matériel médical avait annoncé un rappel massif de ces appareils.

Les utilisateurs risquaient en effet d'inhaler ou d'avaler des morceaux de mousse insonorisante toxique pouvant provoquer des irritations et des maux de tête. Le groupe avait aussi évoqué à l'époque un risque "potentiel" de cancers à long terme.

Depuis, le fabricant a mené des tests pour évaluer les risques liés à cette mousse. Or, "nous ne pensons pas que les tests et analyses partagés par Philips à ce jour soient adéquats pour évaluer pleinement les risques présentés aux utilisateurs par les appareils rappelés", a annoncé la FDA jeudi, estimant que des tests supplémentaires sont donc nécessaires.

En attendant ces données additionnelles, l'agence américaine indique maintenir ses recommandations "concernant les risques sanitaires potentiels associés à la dégradation de la mousse" pour les appareils rappelés.

Philips fait l'objet de nombreuses poursuites liées à cette affaire dans plusieurs pays, notamment en France où plus de 200 personnes ont déposé une plainte, dont trois pour homicide involontaire. Aux Etats-Unis, le groupe fait l'objet d'enquêtes et de recours judiciaires.

L'ancien géant de l'électronique, devenu une entreprise d'équipements médicaux, a affirmé en mai qu'il est "peu probable" que ses appareils portent préjudice aux patients, tout en soulignant que les autorités réglementaires mondiales auraient le dernier mot.

Dans le rouge en 2022, le groupe avait annoncé la suppression de 10.000 postes au total dans le monde à la suite de ce rappel, et a annoncé en avril avoir mis de côté 575 millions d'euros supplémentaires pour faire face à des poursuites aux Etats-Unis.

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