DÜSSELDORF (dpa-AFX) - Le groupe d'armement et sous-traitant automobile Rheinmetall a continué à progresser au premier trimestre. Grâce au boom de l'armement, le groupe de la Dax peut difficilement échapper aux commandes. C'est surtout le secteur des munitions qui continue de progresser fortement. Le groupe a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année. Rheinmetall n'a toutefois pas pu répondre entièrement aux attentes élevées des analystes en début d'année. En conséquence, les actions ont nettement baissé mardi.

Dans les premiers échanges, les titres ont perdu environ 5,8 pour cent à 505,00 euros. La chasse aux records à la bourse, qui s'était déjà essoufflée récemment, a ainsi été freinée. Début avril, les actions Rheinmetall atteignaient encore 571,80 euros et valaient ainsi plus que jamais. Cette année, malgré la récente accalmie, la valeur boursière a augmenté d'environ 80 pour cent et a même été multipliée par plus de cinq depuis l'attaque de la Russie contre l'Ukraine en février 2022.

L'analyste de Berenberg George McWhirter a qualifié le bilan trimestriel de mitigé. Alors que les entrées de commandes sont convaincantes, les chiffres commerciaux sont inférieurs aux attentes du marché. Les livraisons retardées devraient toutefois être rattrapées. Le premier trimestre est de toute façon saisonnièrement le plus faible chez Rheinmetall. Mais une accélération de la croissance se dessine pour le trimestre en cours, écrit McWhirter.

Le chiffre d'affaires de Rheinmetall a augmenté de 16% entre janvier et fin mars par rapport à la même période de l'année précédente, pour atteindre 1,58 milliard d'euros, a indiqué mardi le groupe d'armement à Düsseldorf. Plus des trois quarts des recettes ont été réalisées par Rheinmetall à l'étranger. En revanche, les nouvelles commandes sont venues principalement d'Allemagne, d'Asie du Nord et d'Australie. Les entrées de commandes, y compris les nouveaux contrats-cadres, ont augmenté d'un bon quart pour atteindre 3,93 milliards d'euros.

L'évolution positive continue d'être portée en grande partie par les activités avec les forces armées en Allemagne et dans les pays partenaires ainsi que par les activités de soutien à l'Ukraine. "Nous comptons également à l'avenir sur des commandes provenant d'autres projets importants de l'armée allemande et des partenaires de l'OTAN", a déclaré le président de Rheinmetall, Armin Papperger, selon le communiqué. L'entreprise dispose désormais d'un carnet de commandes de plus de 40 milliards d'euros.

Le résultat opérationnel a bondi de 60 pour cent en début d'année pour atteindre 134 millions d'euros. Les analystes avaient toutefois espéré davantage, tout comme pour le chiffre d'affaires. L'amélioration du résultat opérationnel est surtout due à la forte contribution d'Expal. Rheinmetall avait racheté le fabricant espagnol de munitions le 1er août de l'année dernière. La marge opérationnelle s'élevait à 8,5 % en début d'année.

Rheinmetall voit un potentiel de croissance particulièrement important dans le secteur des munitions et augmente fortement sa production. Mi-février, le groupe d'armement avait commencé à agrandir l'usine d'Unterlüß, en Basse-Saxe. D'autres usines devraient voir le jour en Ukraine et en Lituanie. L'intégration d'Expal se déroule en outre avec succès et permet une augmentation significative de la capacité. Au premier trimestre, le carnet de commandes de l'activité munitions a doublé.

Le flux de trésorerie disponible d'exploitation (free cash flow) s'est nettement détérioré, de 82 millions d'euros, pour atteindre -187 millions d'euros. Cela était lié à l'augmentation des stocks et des investissements. Au final, les actionnaires ont obtenu un résultat de 48 millions d'euros, soit 14 pour cent de moins qu'un an auparavant.

Rheinmetall veut continuer à augmenter son chiffre d'affaires cette année à environ dix milliards d'euros - ce qui correspondrait à une augmentation d'environ 40 pour cent par rapport à 2023. La marge opérationnelle devrait se situer entre 14 et 15 pour cent. D'ici 2026, le chiffre d'affaires devrait atteindre 13 à 14 milliards d'euros, et le groupe d'armement veut faire passer sa marge au-dessus de 15 pour cent./niw/lew/jha/