(Reuters) - L'Irak a été l'an dernier le principal bénéficiaire de l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", avec des investissements de 10,5 milliards de dollars (9,28 milliards d'euros) pour développer de nouvelles infrastructures notamment une centrale électrique à huile lourde, selon une étude publiée mercredi.

La Chine a lancé en 2013 un méga-projet d'investissements, également baptisé "Nouvelles routes de la Soie", pour renforcer ses liens commerciaux avec le reste du monde et a consacré d'importantes sommes au développement d'infrastructures dans des dizaines de pays du monde entier.

Au total, l'engagement financier de la Chine par le biais d'investissements et de coopération contractuelle dans les 144 pays concernés par l'initiative s'est élevé à 59,5 milliards de dollars (52,61 milliards d'euros) en 2021, en ligne avec l'objectif de 60,5 milliards de dollars (53,5 milliards d'euros) fixé en 2020, selon le rapport du Green Finance & Development Center de l'université Fudan de Shanghai.

Dans les pays arabes et du Moyen-Orient, les investissements ont augmenté d'environ 360% l'an dernier et l'engagement dans la construction de 116% par rapport à 2020, selon l'étude.

L'Irak, où les États-Unis ont mis fin à leur engagement militaire l'année dernière, est devenu le troisième partenaire du projet "la Ceinture et la Route" en matière d'énergie depuis 2013, après le Pakistan et la Russie.

La Chine et l'Irak coopèrent pour construire la centrale électrique à huile lourde d'Al-Khairat dans la province de Karbala en Irak tandis que la société chinoise Sinopec a remporté le contrat de développement du champ gazier irakien de Mansuriya, près de la frontière iranienne. Les deux pays coopèrent également sur un aéroport et des projets solaires.

Les investissements de l'iniative "la Ceinture et la Route" dans les projets d'énergie dite "verte" ont atteint l'an dernier 6,3 milliards de dollars, après 6,2 milliards en 2020. La Chine n'a signé aucun engagement en 2021 dans des projets incluant du charbon, conformément à la volonté du président chinois Xi Jinping de ne pas construire des centrales électriques à charbon à l'étranger.

Les financements et les investissements liés au pétrole dans le cadre du projet ont néanmoins bondi à 6,4 milliards de dollars en 2021, contre 1,9 milliard en 2020.

Après l'Irak, la Serbie et l'Indonésie ont été les principaux bénéficiaires de l'initiative en matière de construction.

Le projet des "Nouvelles routes de la Soie" fait l'objet de critiques affirmant que les financements proposés par Pékin sont souvent défavorables et peu transparents, et alimentent une dépendance des pays les pauvres, notamment en Afrique.

(Reportage Shivani Singh à Singapour, version française Khadija Adda-Rezig, édité par Blandine Hénault)