On pouvait déjà le supposer il y a deux ans, lorsque LVMH entreprenait de monter au capital dans une transaction qui valorisait Tod's à 33 euros par action. 

Cependant, la famille Della Valle — qui contrôlait déjà presque les deux-tiers du capital — décide de privatiser le groupe. L'annonce, en réalité, fait l'effet d'une demi-surprise.

A la clé, une offre à 40 euros par action pour acquérir les 25.5% du capital qui lui permettront d'atteindre 90% de ce dernier, et donc d'émettre une offre de privatisation formelle.

Le titre cote pourtant à moins de 38 euros (note de la rédaction : cet article fut rédigé le 6 septembre 2023). Le spread est minime, certes, mais compensé par un horizon de temps a priori réduit. 

Du reste, Tod's est valorisé à moins de x7 son EBITDA, soit très en-dessous des standards habituels dans le secteur du luxe. Cela s'explique bien sûr par un parcours décevant, refleté par un cours de bourse au même niveau cette année que lors de l'IPO il y a vingt-trois ans. 

Auréolé du redressement de Bottega Veneta, le directeur de création Walter Chiapponi avait rejoint le groupe en 2021. La greffe n'a manifestement pas bien prise puisqu'il l'a quitté cet été.

Cela n'a pas empêché Tod's de publier hier d'excellents résultats semestriels, avec un chiffre d'affaires en hausse de 21.7% et une croissance de tous les segments — chaussures, mode et maroquinerie.

Sous-jacent de cette conjoncture : une très nette percée en Chine, où les ventes progressent de 43%.