La production de la raffinerie de Gonfreville, en Normandie, d'une capacité de 240 000 barils par jour (bpj), est restée à l'arrêt jeudi, les livraisons étant également bloquées sur le site, a déclaré Thierry Defresne, délégué syndical CGT.

Il a ajouté qu'une éventuelle poursuite de la grève sur le site sera décidée ce soir.

L'arrêt de l'activité va encore peser sur l'approvisionnement en produits raffinés en France, avec plus de 60% de la capacité de raffinage du pays - soit 740 000 bpj - désormais hors service, selon les calculs de Reuters.

Six autres sites de raffinage et de distribution de TotalEnergies ont également été touchés, selon un mémo du syndicat vu par Reuters.

TotalEnergies a déclaré mercredi avoir anticipé des mesures pour garantir l'approvisionnement de son réseau de stations-service.

En outre, deux raffineries d'Exxon Mobil ont également été confrontées à des débrayages et des perturbations.

"Il n'y a toujours pas de fin de la grève en vue", a écrit la CGT ExxonMobil sur sa page Twitter.

Exxon Mobil a été contrainte de limiter la fourniture de produits raffinés à ses clients dans le cadre de ses contrats d'approvisionnement, a déclaré mercredi à Reuters un porte-parole de la société.

La raffinerie de pétrole de Port-Jérôme-Gravenchon (240 000 barils par jour (bpj)), le site pétrochimique de Notre Dame de Gravenchon et la raffinerie de Fos-Sur-Mer (140 000 bpj) ont été arrêtés la semaine dernière.

La grève des raffineries s'inscrit dans le cadre d'un mouvement national lancé jeudi en France par plusieurs syndicats de la gauche dure qui réclament une hausse des salaires alors que l'inflation augmente en Europe.

Les pannes dans le secteur du raffinage en France créent un niveau d'incertitude dans le commerce du pétrole raffiné dans un contexte de forte saison de révision des raffineries de pétrole en Europe cet automne.

Un négociant européen a déclaré que si le marché a intégré et, dans une large mesure, s'est préparé aux pannes planifiées, ce sont les pannes imprévues qui pourraient causer des problèmes sur le marché des produits pétroliers.

"Le problème, ce sont les pannes imprévues comme les grèves françaises", a-t-il déclaré.

Les marges bénéficiaires du diesel européen de référence ont atteint un sommet de deux semaines d'environ 50 dollars le baril mercredi, selon les évaluations de Reuters, sous l'effet des grèves françaises.