Zurich (awp) - Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse est reparti à la hausse (+0,3%) au troisième trimestre 2023, après le recul de 0,1% accusé entre avril et juin, selon les chiffres du Secrétariat d'État à l'économie (Seco) publiés vendredi.

"La création de valeur a stagné dans l'industrie en raison du contexte international qui reste difficile", relève le Seco dans son communiqué, soulignant la demande toujours souffreteuse dans le secteur des machines et des métaux, alors que la chimie et pharmacie, peu exposés aux aléas conjoncturels, ont progressé (+1,2%).

Le secteur des services a quant à lui de nouveau livré des "impulsions positives", malgré d'importantes disparités dans les différents domaines d'activité. Alors que la création de valeur a grimpé dans le commerce (+1,1%), la santé et le social (+0,7%) les transports et communication (+0,3%), elle s'est affaissée modérément dans les services aux entreprises (-0,1%) et de manière plus marquée dans l'hôtellerie-restauration (-3,7%).

Corollaire de la faible demande intérieure, les importations de biens et de services ont connu une évolution timide (+0,7%). "L'un dans l'autre, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive" au cours du trimestre sous revue, à la faveur de la hausse marquée des exportations, signalent les experts du Seco.

Pas d'accélération attendue

La croissance de l'économie helvétique au troisième trimestre s'inscrit dans le haut des projections de la communauté financière. Les analystes sondés par AWP tablaient sur une valeur comprise entre +0,3% et -0,1%.

"En tant que petite économie ouverte, la Suisse est fortement tributaire de l'évolution économique mondiale", a commenté dans une note Thomas Gitzel, économiste en chef de VP Bank. Selon lui, le PIB ne devrait pas connaître de progression importante dans un premier temps, alors que la croissance de la consommation, étonnamment robuste cette année, risque de s'affaiblir du fait de l'érosion du pouvoir d'achat induite par le renchérissement des loyers et de l'électricité.

Klaus Abberger, économiste à l'institut de recherches conjoncturelles KOF, ne s'attend pas à une dynamisation de l'économie helvétique au cours de l'hiver. "Certes, il semble que la conjoncture internationale se rétablisse peu à peu, mais le processus de redressement s'annonce plutôt lent", fait valoir l'expert, pour qui le rétablissement en Suisse risque également de se faire "de manière modérée".

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