Le marché nord-américain est consolidé en oligopole, partagé entre Forest River, filiale de Berkshire Hathaway, Thor Industries et Winnebago. 

Ces structures sont bien sûr attractives pour les investisseurs, car elles préviennent la concurrence et assurent aux acteurs en place des marges confortables.

Winnebago en aura profité de manière plus probante que Thor, son autre rival coté en bourse, aux prises avec la difficile intégration des opérations européennes de Erwin Hymer. 

Sur dix ans — de 2012 à 2022 — la performance du groupe est remarquable : le chiffre d'affaires quintuple et l'expansion de marges ne connaît aucune interruption. 

Le milliard de dollars investi en acquisitions aura donc été judicieusement employé, comme en témoigne un cash-flow d'exploitation qui passe de zéro à $400 millions sur la période.

Les $450 millions retournés aux actionnaires en dividendes et rachats d'actions, pour leur part, entraînent une augmentation semblable de l'endettement. 

L'exercice fiscal 2023 semble en tout marquer un potentiel retournement de cycle, identique à celui observé chez Trigano il y a quelques semaines : le chiffre d'affaires décroît de 22%, et le résultat net de 41%.

Saison estivale oblige, le second semestre est généralement meilleur que le premier : toutes choses égales par ailleurs, le profit par action annualisé devrait donc osciller entre $6 et $7 sur l'année 2023. 

A moins de $60, le cours actuel traduit une palpable appréhension du marché.