Zurich (awp) - Les banques focalisées sur le marché national profitent dans l'immédiat de la hausse des taux d'intérêt qui leur permet de dégager plus de revenus. Mais une forte hausse des taux recèle aussi des risques pour ces établissements, notamment au niveau du marché hypothécaire, a averti jeudi la BNS.

La rentabilité des banques tournées vers le marché domestique s'est légèrement améliorée, leur marge nette remontant après plus d'une décennie, a résumé la Banque nationale suisse (BNS) jeudi dans son rapport annuel sur la stabilité financière.

Cette remise en forme a permis aux banques d'étoffer leurs capacités d'absorption de pertes, notamment au niveau des fonds propres qui se trouvent à un niveau élevé. La rentabilité des banques devrait continuer à s'améliorer dans un contexte de resserrement modéré de la politique monétaire.

Mais en cas de forte hausse des taux directeurs, "ces banques pourraient être affectées par leur exposition au secteur des prêts hypothécaires et de l'immobilier". Une telle situation pourrait provoquer des défauts sur le paiements des crédits et augmenter le coût de la dette.

Selon le test de résistance effectué par la BNS, les coussins de liquidités des banques tournées vers le marché helvétique sont suffisants pour couvrir d'éventuelles pertes liées à leurs engagements, autant dans le cas d'une forte hausse des taux que d'une profonde récession. Dans ces scénarios, ces établissements subiraient de lourdes pertes, mais "la plupart" seraient en mesure de les encaisser.

Au total, les banques actives sur le marché suisse détiennent 931 milliards de crédits, dont 65,5% sont accordés aux ménages (610 milliards), 27,4% à des sociétés hors secteur financier (255 milliards), 4,6% au secteur financier (43 milliards) et 2,4% à des entreprises publiques (23 milliards), selon les chiffres de la BNS.

La croissance des prêts hypothécaires est restée relativement stable avec une hausse de 3,5% fin 2022, comparé à +3,3% fin 2021.

Dans ce contexte, les plans de sauvetage soumis fin 2022 par Raiffeisen au gendarme des marchés financiers (Finma) répondaient aux exigences, alors que ceux de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) et de Postfinance n'étaient pas encore approuvés par le régulateur, a rappelé la BNS.

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