Paris (awp/afp) - Les indices boursiers évoluent en baisse mardi, déçus par des indicateurs américains reflétant un ralentissement de la première puissance économique mondiale et attendant deux interventions du président de la banque centrale américaine plus tard dans la semaine.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,33% et Francfort de 0,15% tandis que Londres s'est maintenue presque à l'équilibre (+0,08%). A Zurich, le SMI a cédé 0,12%.

Aux Etats-Unis, vers 16H55 GMT, le Dow Jones descendait de 0,83%, l'indice Nasdaq abandonnait 1,78% et l'indice élargi S&P 500 rendait 1,01%.

L'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a ralenti un peu plus qu'attendu en février, en raison notamment d'une détérioration sur le front de l'emploi, selon l'enquête mensuelle publiée mardi par la fédération professionnelle ISM.

Cet indicateur est à lire en complément de l'activité de l'industrie manufacturière américaine en février publiée vendredi, qui s'est contractée plus qu'anticipé par les analystes, souligne Florian Ielpo, macroéconomiste de Lombard Odier AM.

"L'économie dans les services représente environ 75% du PIB américain" et l'industrie "environ 25%", ce recul implique "une dynamique moins bonne qu'attendu alors que pendant trois trimestres consécutifs l'économie américaine a surpris les marchés à la hausse", détaille Florian Ielpo.

En conséquence "les taux obligataires américains vont continuer à se replier, ce qui est un facteur défavorable pour le dollar, et lorsque le dollar baisse, le bitcoin monte sans surprise", poursuit-il.

Vers 16H45 GMT, le bitcoin valait 65.330 dollars (-3,21%), peu après avoir battu son record historique à 69.191,94 dollars, dépassant son précédent sommet enregistré en novembre 2021.

Sur le marché des changes, le dollar reculait de quelque 0,03% face à l'euro, à 1,0859 dollar.

Sur le marché obligataire enfin, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait nettement, évoluant à 4,15%, contre 4,21% lundi en clôture.

Ces éléments combinés vont permettre de convaincre davantage les marchés quant à la "probabilité d'une baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) en juin", poursuit Florian Ielpo.

Toutefois, "les éléments importants de la semaine seront surtout les discours de Jerome Powell (président de la Fed, NDLR) et les créations d'emplois vendredi" aux Etats-Unis, conclut l'économiste.

Apple sanctionné après une lourde amende ___

Apple était la valeur la plus malmenée du secteur technologique américain (-2,91%) au lendemain de l'annonce d'une amende de 1,84 milliard d'euros infligée par la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la musique en ligne. Apple a annoncé son intention de faire appel.

A cela s'ajoute l'inquiétude liée aux ventes d'iPhone en Chine, selon les analystes de Wedbush Securities. Le titre a perdu plus de 11% depuis le début de l'année.

Fresenius en fanfare ___

Fresenius Medical Care a gagné plus de 11% à Francfort après avoir annoncé céder pour 300 millions de dollars ses cliniques traitant la dialyse du rein au Brésil, en Colombie, au Chili et en Équateur, reprises par son concurrent américain DaVita.

Ailleurs à la cote, Bayer a en revanche chuté de 7,53% après l'annonce de 2 milliards d'économies annuelles à partir de 2026 et une perte nette de 2,9 milliards d'euros l'an dernier.

Thales à son plus haut historique ___

L'action du groupe de défense et de technologies Thales a bondi de plus de 9% à Paris clôturant à un niveau record pour le prix de son action (150,90 euros) après la publication de ses résultats annuels affichant un carnet de commandes à son "plus haut historique".

L'or scintille ___

"L'or, comme le bitcoin, est une monnaie qui s'échange contre le dollar et les prix montent, cela reflète un dollar qui perd pied", commente Florian Ielpo.

Vers 16H45 GMT, l'once d'or montait de 0,46% à 2.124,27 dollars après avoir atteint un nouveau sommet historique (à 2.141,79 dollars), propulsé par les perspectives de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine.

Du côté du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, était stable (+0,02%) à 82,82 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, grappillait 0,27% à 78,95 dollars.

afp/rp