Washington (awp/afp) - L'activité manufacturière aux Etats-Unis a ralenti plus qu'attendu au mois d'avril, se contractant de nouveau sous l'effet combiné d'une baisse des commandes et de l'emploi, selon les données publiée mercredi par la fédération professionnelle ISM.

L'indice mesurant cette activité s'est établi à 49,2% sur le mois écoulé, contre 50,3% au mois de mars, qui avait marqué le premier mois de progression de l'activité après 16 mois consécutifs de contractions.

Il repasse ainsi en-dessous de la barre des 50%, en-deçà de laquelle l'activité est en contraction.

L'indice est par ailleurs inférieur aux attentes des analystes, qui anticipaient une légère baisse mais un indice à l'équilibre à tout juste 50%, selon le consensus publié par briefing.com.

"La demande est en léger ralentissement, ce qui se matérialise par un repli des commandes, même si les entreprises interrogées font preuve d'optimisme dans leurs commentaires", a détaillé le responsable de l'enquête pour ISM, Thimothy Fiore, cité dans le communiqué.

"La demande reste aux premiers stades de la reprise, avec des signes persistants d'amélioration des conditions. (...) Parmi les six principaux secteurs contribuant au PIB industriel en avril, aucun n'a un indice PMI en dessous de 45%", a-t-il ajouté.

Un indice PMI sous les 45% est considéré par les professionnels comme un signe de faiblesse de l'activité dans un secteur.

"Globalement, la production industrielle est restée faible ces derniers trimestres. Mais elle a progressé sensiblement en février et mars. Signe des anticipations concernant une action à venir de la Fed (une baisse des taux de la banque centrale américaine, ndlr), les conditions d'emprunt et les coûts se sont détendues", a souligné dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

L'industrie manufacturière souffre depuis bientôt deux ans des hausses de taux décidées par la banque centrale - la Fed - pour faire baisser la forte inflation.

Rendre le crédit plus onéreux fait en effet baisser la demande. D'autant plus que les consommateurs étaient également contraints dans leur pouvoir d'achat par les prix élevés.

Mais l'inflation retourne progressivement vers son niveau cible, ce qui devrait amener la Fed à abaisser ses taux dans les prochains mois, une décision d'ores et déjà anticipée par de nombreux acteurs économiques.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) est réuni depuis mardi et doit annoncer ce mercredi si l'institution maintient ses taux à leur niveau actuel, ce qui est largement attendu par les marchés, ou si elle entame une baisse de ses taux, ce qui constituerait une énorme surprise.

afp/rp