La Bourse de Paris (-0,5 à -0,6%) dérive latéralement entre 8.150 et 8.160 depuis 11H00 ce matin et semble prisonnier d'une véritable camisole algorithmique, tout comme Wall Street depuis 14H30.

Le CAC40 subit -en solo- une consolidation amorcée en transactions électroniques dès mardi soir, sitôt connus les (mauvais) résultats de Kering/Gucci.
Une baisse de -0,8% se dessinait ce matin, elle s'est donc atténuée sauf pour Kering qui subit un plongeon de -13/-14% (entrainant dans son sillage LVMH -2%, mais pas Hermès ni Essilor qui restent stables).
L'impact de Kering et LVMH sur l'Euro-Stoxx50 est incontestable puisque l'indice cède 0,3% (retour vers 4.995, les 5.000 peuvent encore être sauvés) tandis que Francfort gagne +0,1% vers 18.000 après avoir inscrit un nouveau record absolu intraday à 18.044Pts.

L'attentisme prévaut à Wall Street, quasi inchangé depuis l'ouverture (écarts de moins de 0,1% en valeur absolue sur les 3 principaux indices US) en attendant les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui seront communiquées à 19H.

La Fed publiera ce soir un communiqué qui sera étudié de près par les intervenants pour tenter de se faire une idée de la date à laquelle la banque centrale se décidera à baisser ses taux.

Les opérateurs de marché scruteront avec attention les annonces de l'institution basée à Washington à la recherche d'indices précis sur le calendrier du prochain assouplissement monétaire.

Le président de l'autorité, Jerome Powell, prendra par ailleurs la parole à l'occasion de sa traditionnelle conférence de presse.

Les traders voient pour l'instant une probabilité de 60% pour que la Fed abaisse ses taux en juin, selon le baromètre FedWatch du CME Group, mais leur optimisme pourrait être mis à mal à l'issue de la réunion.

Les investisseurs seront surtout attentifs aux nouvelles prévisions sur l'évolution des taux, les 'dot plots', avec le risque que les anticipations d'une prochaine baisse de taux soient de nouveau reportées dans le temps.

'Le scénario médian devrait encore pointer en faveur de trois baisses de taux en 2024, mais de justesse', préviennent les stratèges de Bank of America.

Pour bon nombre d'analystes, la Fed est contrainte à l'inaction du fait de la bonne tenue de l'économie américaine, qui s'accompagne d'un réveil de l'inflation.

'Tant la Fed que la BCE souhaiteraient constater une poursuite de la désinflation avant de commencer à baisser leurs taux', rappelle Amaury d'Orsay, responsable des marchés obligataires chez Amundi.

'Compte tenu de la tendance récente de l'inflation sous-jacente des services aux Etats-Unis, il est logique qu'elles fassent preuve de patience', poursuit le gérant.

Traditionnellement, les investisseurs préfèrent ne pas prendre de positions trop marquées à l'achat comme à la vente avant les décisions de la Fed afin de ne pas se retrouver pris dans le mauvais sens.

Christine Lagarde de son côté a déclaré ce mercredi que le principal risque serait désormais de commencer trop tard à baisser les taux.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries américains à dix ans se tasse symboliquement de -0,5Pt, à 4,279%, en amont des décisions de la Fed.
Celui du Bund allemand de même échéance et celui de nos OAT se détend de -1,5Pt vers à 2,434% et 2,8730% respectivement.

Les cours du brut retombent un peu après leurs plus hauts annuels atteints la veille, en attendant la publication par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) des stocks de brut aux Etats-Unis, prévue dans l'après-midi.

Avec un repli de -1,4% à 86$, le prix du baril de Brent semble réagir à la baisse après le test de la résistance de 87 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède quant à lui 1,3% autour de 82,3$ après avoir frôlé 83,5 dollars mardi, un plus haut depuis la fin octobre.

Du coté des valeurs, Kering (-13% à 370E) a averti hier soir que son chiffre d'affaires s'inscrirait en forte baisse au premier trimestre, plombé par les contre-performances de sa marque Gucci, un avertissement qui fait chuter son titre près de 13% et entraînait l'ensemble du secteur du luxe dans son sillage.

Invoquant une conjoncture 'difficile', le groupe a indiqué que son chiffre d'affaires devrait se replier de l'ordre de 10% en données comparables au premier trimestre par rapport à l'année dernière.


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