PARIS (awp/afp) - Les marchés boursiers européens ont clôturé en ordre dispersé mardi, partagés entre les importantes pertes subies par l'indice Nasdaq et les propos plutôt rassurants tenus par le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell.

Si la Bourse de Paris a finalement réussi à s'assurer quelques gains (+0,22%), tout comme Londres (+0,21%), Francfort et Milan ont en revanche perdu respectivement 0,61% et 0,30%. A Zurich, le SMI a cédé 0,83%.

La Bourse de New York continuait de son côté à souffrir, lestée par les valeurs technologiques, à commencer par le Nasdaq, qui chutait de 2,35% vers 17H40 GMT. L'indice élargi S&P 500 baissait pour sa part de 0,96% tandis que le Dow Jones perdait 0,56%.

En Asie, la Bourse de Tokyo est restée fermée mardi en raison d'un jour férié mais Shanghai a clôturé en baisse de 0,17% et Hong Kong a progressé de 1,03%.

"Après un début de séance prometteur, les marchés européens ont eu du mal à conserver leur optimisme initial", commente Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK.

Les secteurs des loisirs et du voyage ont toutefois continué à enregistrer des gains grâce aux perspectives d'un déconfinement au Royaume-Uni.

Comme ces derniers jours, l'attention du marché s'est en outre focalisé sur la progression des rendements obligataires, qui détourne les investisseurs de certaines valeurs, technologiques notamment, car leurs valorisations deviennent moins attractives.

Le taux français à dix ans est monté mardi jusqu'à -0,03%, au plus haut depuis la mi-juin 2020, avant de refluer un peu à la suite de l'intervention de Jerome Powell.

Le taux allemand de même échéance - qui fait référence en zone euro - a pour sa part grimpé jusqu'à -0,29%, un niveau inédit depuis début juin, avant de rebaisser également.

Le taux américain à dix ans évoluait pour sa part autour de 1,35% après avoir atteint 1,39% la veille, au plus haut depuis un an.

Très attendu par les investisseurs, le discours du président de la Fed Jerome Powell a, comme les propos de la présidente de la BCE Christine Lagarde la veille, permis de calmer un peu le jeu sur les marchés obligataires, freinant la remontée des taux d'emprunt souverains.

La Banque centrale américaine (Fed) maintiendra ses taux bas tant que l'inflation ne dépassera pas durablement 2% et que l'économie américaine sera proche du plein emploi, a affirmé mardi le patron de la Banque centrale américaine lors d'une audition devant le Sénat.

Il reste un "long chemin" avant de pouvoir observer des progrès significatifs sur le marché de l'emploi, a-t-il indiqué, ajoutant que les vaccinations devraient "accélérer" la reprise économique offrant un "espoir de retour à des conditions plus normales cette année".

La tech chavire ___

Comme la veille, les valeurs technologiques américaines souffraient particulièrement, à l'instar de Apple (-3,5%), Tesla (-6%) et Alphabet (-1,5%). Les semi-conducteurs étaient aussi à la peine, Nvidia perdant 5%, Qualcomm reculant de 3,2% et AMD chutant de près de 4%.

A Paris, STMicroelectronics a perdu 2,75% à 32,90 euros tandis que Soitec s'est enfoncé de 5,62% à 172,90 euros.

Le tourisme soutenu par les Britanniques ___

Le plan britannique de déconfinement annoncé lundi par le Premier ministre, Boris Johnson, a soutenu les valeurs du voyage.

IAG a gagné 1,97% à 181,60 pence tandis qu'Easyjet s'est envolé de 4,51% à 932,40 pence après avoir annoncé un bond dans ses réservations grâce au plan de déconfinement.

Ce vent d'optimisme a aussi profité aux valeurs européennes du secteur: l'allemand Lufthansa a pris 2,10% à 11,66 euros, l'opérateur de l'aéroport de Francfort, Fraport, a bondi de 7,84% à 50,75 euros, et Aéroport de Paris est monté de 4,87% à 104,50 euros. Air France a progressé pour sa part de 2,64% à 5,14 euros.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin ___

En hausse depuis l'ouverture asiatique, où il a d'ailleurs battu de nouveaux records depuis le 8 janvier 2020, le pétrole a piqué du nez à l'ouverture de la séance américaine avant de se redresser. Vers 17H20 GMT, le baril de Brent pour livraison en avril prenait 0,23% à 64,51 dollars.

De son côté, le baril de WTI pour livraison au même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 0,10% à 61,64 dollars.

L'euro reculait de 0,12% face au billet vert, à 1,21 dollar pour un euro.

Le bitcoin plongeait de son côté d'un peu plus de 14%, valant autour de 47.120 dollars après avoir enchaîné les records au-dessus de 58.000 dollars ces derniers jours.

afp/rp