Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont de nouveau bien orientées mercredi, après des replis enregistrés dans le sillage de la publication d'une inflation plus élevée qu'attendu aux Etats-Unis, ce qui a mené à un rééquilibrage du côté des taux.

En repli mardi et dispersées à l'ouverture mercredi, les places boursières européennes progressent vers 12H35 GMT: Paris gagne 0,61%, Francfort 0,35% et Milan 0,65%. Londres montait encore plus fortement, de 0,94%, soutenue par une inflation plus basse qu'attendu en janvier.

En Asie, Tokyo a reculé de 0,69%, l'indice indien Nifty 50 a gagné 0,45% et la Bourse de Hong Kong a terminé en hausse de 0,84%.

Sur un an, la hausse des prix aux Etats-Unis a certes ralenti à 3,1%, mais moins qu'espéré. L'inflation sous-jacente, sans l'énergie et l'alimentation, reste tenace, à 3,9%.

"La série de données sur l'inflation, plus forte que prévu, a anéanti les espoirs de voir la Réserve fédérale (Fed) réduire ses taux au cours du premier semestre de cette année", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

En réaction, le marché obligataire s'est tendu et les trois principaux indices de Wall Street ont reculé de plus de 1% mardi.

Mercredi, la Bourse de New York devrait ouvrir en hausse: de 0,26% pour le Dow Jones, de 0,63% pour le Nasdaq et de 0,46% pour le S&P 500 selon leurs contrats à terme vers 12H35 GMT.

Le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans revenait à 4,30%, après avoir terminé à 4,32% mardi. L'équivalent allemand, référence européenne, s'établissait à 2,37%.

Mercredi, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) Luis de Guindos a de nouveau appelé à la prudence concernant "les facteurs de risque" qui pourraient relancer l'inflation et a estimé que la BCE ne devra "pas se précipiter" pour baisser les taux et continuera à se "laisser guider par les données" macroéconomiques.

Du côté du Royaume-Uni, l'inflation est demeurée stable à 4% sur un an en janvier comparé à décembre, alors que les analystes sondés par Factset la voyait remonter à 4,1%, et ce "malgré les chiffres plus solides que prévu sur le marché de l'emploi publiés hier", souligne Ipek Ozkardeskaya.

La livre perdait du terrain face aux principales autres devises, plombée par la perspective que ce ralentissement de l'inflation permette à la Banque d'Angleterre de baisser ses taux directeurs. Les actions britanniques sont à l'inverse soutenues par ce même scénario.

La livre sterling reculait de 0,26% vers 12H30 GMT face à l'euro à 0,8525 livre pour un euro, et elle perdait 0,29% face au dollar à 1,2555 dollar pour une livre. Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat britannique à dix ans tombait à 4,08% contre 4,15% mardi.

Thyssenkrupp dans le rouge

Le conglomérat allemand Thyssenkrupp (-8,63% à Francfort) a enregistré une nouvelle perte nette importante de 314 millions d'euros au cours du premier trimestre de son exercice décalé 2023/2024, toujours plombé par les difficultés de sa branche acier. Elle a également vu son chiffre d'affaire chuter de 9%.

Heineken sans bulles

Le brasseur néerlandais Heineken chutait de 4,90% à Amsterdam après avoir annoncé une baisse de plus de 14% de son bénéfice annuel en 2023, à 2,3 milliards d'euros, lesté par le recul de ses ventes de bière dans un contexte de forte inflation.

Capgemini tient le cap

Le géant français de l'informatique Capgemini (+5,59% à Paris) a vu son bénéfice net progresser de 7% en 2023 et s'est montré optimiste pour 2024 malgré un environnement qui reste "peu porteur".

Le pétrole stable, le bitcoin grimpe

Les prix du pétrole évoluent plutôt stables vers 12H30 GMT. Le baril de Brent, pour livraison en avril, prenait 0,13% à 82,89 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, grappillait 0,17% à 78,02 dollars.

Le bitcoin bondissait de 4,40% à 51'740 dollars, au plus haut depuis décembre 2021.

afp/jh