Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris est un peu redescendue de ses sommets (-0,39%) mardi, faute de nouveaux catalyseurs pour continuer à alimenter sa récente envolée au-dessus des 6.000 points, les investisseurs manquant en outre de détails sur le futur accord commercial sino-américain.

L'indice CAC 40 a cédé 23,4 points à 5.968,26 points, dans un volume d'échanges important de 4,2 milliards d'euros. La veille, il avait terminé à un niveau inédit depuis le 23 juillet 2007, à 5.991,66 points (+1,23%).

La cote Parisienne a ouvert à l'équilibre avant de perdre un peu de terrain.

"Nous arrivons en fin d'année, nous avons franchi le cap des 6.000 points hier sur le CAC 40 et aujourd'hui, il faut vraiment trouver des arguments pour aller plus haut", a souligné auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"C'est logique que sur les niveaux actuels, il n'y ait pas d'engouement plus important que cela", a-t-il complété, alors que le CAC 40 s'apprête à terminer l'année sur une progression de plus de 25%.

"Il y a un questionnement de la part des investisseurs pour savoir quels vont être les catalyseurs pour justifier d'aller plus loin", a résumé M. Tuéni.

D'autant qu'au sujet de l'accord commercial sino-américain annoncé vendredi, "il n'y a encore rien de concret, nous restons un petit peu dans le flou, nous n'avons pas tous les détails de l'accord ni de date de signature et nous ne sommes pas à l'abri d'avoir un retournement sur ce dossier", a-t-il estimé.

"Or, l'actualité que nous avons en parallèle ne permet pas de reprendre le dessus sur ce dossier commercial et de tirer réellement le marché vers le haut", selon lui.

La prudence était aussi nourrie par des inquiétudes sur le Brexit après que le Premier ministre britannique a indiqué qu'il voulait interdire toute extension au-delà de 2020 de la période de transition après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier, même sans accord commercial avec Bruxelles à cette échéance.

De son côté, l'Union européenne a fait savoir qu'elle ferait "le maximum" pour conclure un accord commercial post-Brexit avec le Royaume-Uni pour la fin de 2020, a assuré mardi le négociateur européen Michel Barnier, sans se prononcer sur la possibilité de réussir à boucler un tel accord dans les délais impartis.

Au chapitre économique, la production industrielle aux Etats-Unis a augmenté plus que prévu au mois de novembre, tout comme les mises en chantier de logements. Les permis de construire ont pour leur part atteint un nouveau plus haut depuis mai 2007.

Airbus profite des déboires de Boeing

Côté valeurs, Airbus a gagné 1,76% à 131,50 euros après l'annonce du constructeur américain Boeing qu'il va suspendre, à partir de janvier, la production de son avion vedette, le 737 MAX, faute d'avoir obtenu l'aval des autorités aériennes pour le faire voler à nouveau. En revanche, Safran, co-fabricant du moteur de l'appareil, a perdu 1,52% à 139,40 euros.

Après la publication de statistiques des constructeurs automobiles européens, Peugeot a pris 0,87% à 22,11 euros tandis que Renault a progressé de 1,29% à 43,60 euros. En novembre, Renault a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves progresser de 4,3% dans l'Union européenne, mais celles de PSA se sont contractées de 7,2%.

Accor est monté de 1,49% à 42,25 euros après avoir bouclé pour 1,06 milliard d'euros la cession des actifs immobiliers du groupe polonais Orbis, dont il ne conserve que l'activité de services hôteliers, à la société AccorInvest qui détient désormais les murs de 20% de ses hôtels.

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