Paris (awp/afp) - Les marchés fluctuaient de façon mitigée mercredi, inquiets d'une possible escalade du conflit en Ukraine après la chute mardi en Pologne d'un missile dont l'origine n'est pas encore établie.

Les places européennes n'affichaient pas de tendance: la Bourse de Francfort perdait 0,33%, celle de Londres gagnait 0,14%, tandis que Paris (-0,08%) et Milan (-0,09%) étaient stables vers 08H45 GMT (09H45 HEC).

En Asie, la Bourse de Hong Kong a cédé 0,47% après trois séances de gains. Shanghai a reculé de 0,45% et Tokyo a grappillé 0,14%.

Les dirigeants occidentaux ont fait des déclarations prudentes sur le missile qui est tombé mardi dans un village du sud-est de la Pologne, près de la frontière avec l'Ukraine, tuant deux personnes.

Le président polonais a affirmé qu'il était "très probablement de fabrication russe", le président américain a jugé "improbable" que le missile ait été tiré depuis la Russie et la présidence française met en garde contre "les risques d'escalade importants".

La Pologne étant membre de l'Otan, les marchés craignent une contagion du conflit à d'autres pays. Le chef de l'organisation, Jens Stoltenberg, doit tenir mercredi une "réunion d'urgence" avec les ambassadeurs de l'Alliance.

Si pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, "le risque d'un affrontement entre l'Otan et la Russie est réel et croissant", Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote, souligne que "l'escalade des tensions a été évitée jusqu'à présent", notamment grâce à la déclaration du président américain. "Au niveau des indices boursiers, les craintes géopolitiques ont été de courte durée", ajoute-t-elle.

Hormis le cours de la devise polonaise (le zloty a connu un plus bas à 0,2162 euro pour un zloty avant de se reprendre et de revenir quasiment à son niveau précédant la chute du missile), "l'impact sur les autres actifs n'est pas apparent", a confirmé Stephen Innes.

La Bourse de Varsovie perdait environ 1% en milieu de matinée.

Les actions du secteur de la défense gagnaient du terrain, avec par exemple les hausses de Thales (+3,96%), Dassault Aviation (+2,98%), Leonardo (+2,09%) ou Rheinmetall (+4,69%) vers 08H35 GMT.

Ce risque géopolitique sapait le moral des investisseurs qui avaient pourtant reçu de nouveaux éléments en faveur de l'hypothèse d'un adoucissement de la politique monétaire de la Fed, la banque centrale américaine: l'indice des prix à la production aux Etats-Unis n'a progressé que de 0,2 point de pourcentage sur un mois en octobre, et de 8% sur un an, au plus bas depuis juillet 2021.

S'appuyant sur ces chiffres, la Bourse de New York a terminé en hausse mardi, le Nasdaq a même grimpé de 1,45%.

A l'inverse au Royaume-Uni, l'inflation s'est encore accélérée en octobre à 11,1% sur un an, au plus haut en plus de 40 ans, propulsée surtout par la hausse des factures d'énergie.

"Ces chiffres, combinés à la hausse des salaires la plus rapide depuis plus d'un an, ont ravivé les attentes" d'une politique monétaire stricte de la Banque d'Angleterre (BoE), selon Ipek Ozkardeskaya. "Bien que celle-ci ait insisté sur le fait que (ses) hausses de taux ne seront pas aussi agressives que celles de la Fed en raison de conditions macroéconomiques non idéales", ajoute-t-elle.

Sur le marché obligataire, le taux de la dette britannique à 10 ans valait 3,30% vers 08H35 GMT, stable par rapport à la clôture de mardi, à la veille de la présentation du budget du nouveau Premier ministre Rishi Sunak.

La livre tombait de 0,44% par rapport à l'euro, à 1,1416 euro pour une livre.

Du côté du dollar, du pétrole et du bitcoin

Le dollar reculait de 0,48% face à l'euro, à 1,0399 dollar vers 08H35 GMT.

Les prix du pétrole étaient stables: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 valait 94,03 dollars (+0,18%).

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre se repliait de 0,17% à 86,72 dollars.

Concernant le gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence en Europe, reculait de 3,19% à 120,15 euros le mégawattheure (MWh).

Le bitcoin se stabilisait après les remous des derniers jours, à 16'770 dollars (-0,72%).

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