PARIS, 19 août (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, affectée par les déclarations de plusieurs responsables de la Réserve fédérale (Fed) ayant estimé que la banque centrale américaine devait continuer à relever ses taux d'intérêt pour juguler l'inflation alors que le rythme de la hausse du coût du crédit suscite des craintes.

Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 172,45 points, soit 0,51%, à 33.826,59 points et le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,66% à 4.255,28 points.

Le Nasdaq Composite cède 1,03%, soit 133,04 points, à 12.832,29.

Après la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, qui a donné lieu à une interprétation contrastée, James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, a dit jeudi privilégier une nouvelle hausse de taux de 75 points de base en septembre au regard de la vigueur de l'économie américaine.

Son homologue de San Francisco, Mary Daly, a jugé pour sa part "raisonnable" aussi bien une remontée d'un demi-point que de trois quarts de point.

La présidente de l'antenne de Kansas City, Esther George, de son côté, a déclaré qu'elle n'arrêterait pas de plaider pour un resserrement monétaire tant qu'elle ne sera pas "complètement convaincue" que les pressions inflationnistes sont en train de s'atténuer.

Les traders évaluent désormais presque à égalité la probabilité d'une hausse de 50 points de base ou de 75 points des taux de la Fed en septembre, après un relèvement de 225 points au total depuis mars, un rythme effréné qui pourrait plonger l'économie en récession.

L'intervention la semaine prochaine de Jerome Powell, le président de la Fed, lors de la conférence annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, apportera peut-être aux investisseurs de nouveaux éléments sur la trajectoire des taux.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans, en hausse de près de dix points à 2,97%, s'achemine vers sa troisième semaine consécutive de gains.

Les valeurs de croissance, très sensibles à l'évolution des taux, reculent à l'image d'Amazon et Alphabet , qui perdent respectivement 1,17% et 1,21%, tandis que le compartiment des "techs" reflue de 0,89%.

Dans l'actualité des entreprises, Deere chute de 3,77%, après l'abaissement par le premier constructeur mondial d'engins agricoles de sa prévision de bénéfice annuel, tandis que Bed Bath & Beyond plonge de 42,64%, continuant de pâtir de la vente par l'investisseur milliardaire Ryan Cohen de sa participation dans l'enseigne d'articles de maison.

Côté hausse, General Motors prend 2,58% à la faveur de l'annonce par le constructeur automobile d'une reprise du versement du dividende trimestriel. Foot Locker (+21,26%), de son côté, bénéficie de résultats trimestriels meilleurs que prévu et de l'annonce de la nomination de l'ancienne directrice d'Ulta Beauty Mary Dillon au poste de directrice générale du groupe.

* Pour les valeurs à suivre, cliquez sur (Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)