Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont fini dans le rouge lundi, déçus du repli du PIB allemand publié au cours d'une séance aux volumes d'échanges réduits à cause d'un jour férié aux États-Unis, entraînant l'absence des investisseurs américains

La Bourse de Francfort a abandonné 0,39%, Paris a reculé de 0,72% et Londres a cédé 0,39%.

"Malgré une ouverture en hausse, les marchés européens ont eu du mal à conserver leurs gains initiaux, reculant après la publication des derniers chiffres du produit intérieur brut (PIB) allemand qui montrent une contraction de l'économie", a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

L'économie allemande a basculé dans le rouge l'an dernier en raison du coût de l'énergie, des taux d'intérêt élevés et du ralentissement de la demande extérieure, qui affaiblissent sa puissance industrielle et ses exportations.

Dans le détail, le PIB de la première économie européenne a reculé de 0,3% en 2023, après une hausse de 1,8% en 2022, selon des données corrigées des variables de prix dévoilées lundi par l'Office national des statistiques Destatis.

Si ces résultats sont un peu meilleurs que les prévisions du gouvernement et du FMI, le pays fait cependant nettement moins bien que la moyenne de l'UE, qui devrait atteindre une croissance de 0,6% en 2023, selon les dernières prévisions de la Commission européenne.

Face à des perspectives 2024 peu réjouissantes, "il n'y a guère d'optimisme quant à la capacité des entreprises européennes à améliorer leurs bénéfices dans un contexte économique aussi difficile, surtout "avec une banque centrale européenne qui semble réticente à baisser ses taux directeurs", poursuit Michael Hewson.

La semaine dernière, Isabel Schnabel de la BCE, "une voix très écoutée par les marchés, a indiqué lors d'une session de questions-réponses sur X (ex-Twitter) que "les pressions sur les prix restaient élevées et que les taux devaient être suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour garantir que l'inflation revienne durablement à 2%", résume Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

A Londres, Burberry en baisse

Les actions de Burberry (-5,06% à Londres) ont "poursuivi leur baisse après avoir été déclassées à +neutre+ par Goldman Sachs en raison des craintes sur les marges du groupe", souligne Michael Hewson.

Vendredi, le groupe de luxe britannique a revu en nette baisse sa prévision de résultat pour son exercice annuel décalé, qui s'achèvera fin mars, invoquant "le ralentissement de la demande de luxe".

Ailleurs en Europe, le secteur du luxe était globalement à la traîne. A Paris, le géant des cosmétiques L'Oréal a reculé de 4,76%, tout comme EssilorLuxottica, géant mondial de l'optique, qui a lâché 4,04%. Les plus gros acteurs du secteur ont également reculé, mais dans une moindre proportion: Hermès a lâché 0,19% et LVMH 0,10%.

Joue-la Commerzbank

Le titre de la deuxième banque allemande Commerzbank (+0,79%) a été recherché après la publication vendredi d'une dépêche de l'agence Bloomberg selon laquelle son rival Deutsche Bank (-0,93%) pourrait être intéressé par un rachat.

Les rumeurs sur une éventuelle fusion entre Deutsche Bank et Commerzbank refont surface, mais la faible réaction du marché semble indiquer que personne n'y croit vraiment.

Toujours à Francfort, la plateforme de mode Zalando a lâché 2,77%, son cours ayant déjà perdu 17% depuis le début de l'année 2024.

Le pétrole fléchit

Les prix du pétrole fléchissaient légèrement lundi, la prime de risque géopolitique s'amenuisant avec l'absence de perturbations tangibles de l'offre au Moyen-Orient, le marché se concentrant ainsi sur les signes de demande plus faible.

Vers 17H40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 0,60%, à 77,82 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, baissait de 0,73%, à 72,15 dollars.

L'euro était stable face au dollar, à 1,0949 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 0,28% à 42.397 dollars.

afp/ck