New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en hausse ou proches de l'équilibre, jeudi, mais Wall Street s'est raidie après des commentaires prudents de membres de la Fed (banque centrale américaine) et un regain de tension au Moyen-Orient.

En Europe, la Bourse de Londres a avancé de 0,48%, Francfort a grappillé 0,19%, Paris s'est montrée plus timide, terminant proche de l'équilibre (-0,02%), tout comme Milan (-0,02%). A Zurich, le SMI a avancé de 0,64%.

Le Dow Jones a lâché 1,35%, l'indice Nasdaq a reculé de 1,40% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 1,23%.

La séance avait démarré dans le vert, après trois journées de consolidation, mais les indices se sont retournés avant la clôture.

En cause, selon Angelo Kourkafas, d'Edward Jones, des "déclarations offensives de membres de la Fed", qui ont contrasté avec des propos jugés accommodants du président de l'institution, Jerome Powell, mercredi.

Le président de l'antenne de la Fed à Minneapolis, Neel Kashkari, a notamment prévenu que "si l'inflation continuait à osciller", avec des sursauts occasionnels, il se "(poserait) la question de savoir s'il ne faut pas renoncer à toute baisse" cette année.

Autre élément justifiant le reflux des indices, "la hausse des cours du pétrole, qui indispose" les investisseurs, selon Angelo Kourkafas.

Le baril de Brent de la mer du Nord a notamment terminé au-dessus de 90 dollars pour la première fois depuis plus de cinq mois.

Cette nouvelle ruade est intervenue sur fond de dégradation de la situation géopolitique au Moyen-Orient.

L'armée israélienne a renforcé ses mesures de défense, suspendu temporairement les permissions "des unités combattantes" et rappelé des soldats réservistes "dans le contexte de menaces visibles de l'Iran", selon des médias israéliens.

Interrogé sur des rumeurs d'une attaque iranienne sur Israël dans les 48 heures, le porte-parole du Conseil américain de sécurité national, John Kirby, a évoqué une "menace concrète de l'Iran à la sécurité d'Israël".

Au-delà, Angelo Kourkafas rappelle que "le marché reste sur cinq mois de gains. Pour continuer à ce rythme, il lui faut catalyseur, qu'il n'a pas, pour le moment."

Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, abonde, estimant que "le marché cherche une raison de vendre" et l'a trouvée, jeudi, dans la hausse du pétrole.

Nvidia souffre ___

Chouchou de la cote depuis plus d'un an, Nvidia a fait les frais de cette bourrasque (-3,44%). Pris dans la récente consolidation, le spécialiste des semi-conducteurs a perdu près de 10% en dix jours.

Ses concurrents Broadcom (-3,35%), AMD (-8,26%) ou Qualcomm (-2,39%) ont également souffert.

Renault mène la danse ___

A Paris, le constructeur automobile Renault affiche la meilleure progression du CAC 40 depuis le 1er janvier avec plus de 34%.

L'action a grimpé de 3,16%, soutenue par une note de la banque HSBC qui estime "qu'il reste encore du chemin à parcourir", reconnaissant que "Renault est l'entreprise la plus performante parmi les équipementiers automobiles de l'Union européenne".

Du côté du pétrole, de l'or et de l'euro ___

Les cours du pétrole prix du pétrole se sont brusquement enflammés en deuxième partie de séance jeudi, atteignant un plus haut depuis octobre, rendus nerveux par un regain des tensions géopolitiques.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, qui avait démarré légèrement dans le rouge, s'est envolé en fin de séance de 1,45% à 90,65 dollars, un sommet depuis fin octobre.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a gagné 1,35% à 86,59 dollars.

L'or a franchi jeudi la barre des 2.300 dollars l'once (2.305,64 dollars), un nouveau record. Vers 20H55, il cédait 0,41%, à 2.290,44 dollars.

L'euro était quasi-stable face au billet vert, à 1,0838 dollar pour un euro (+0,01%).

Le bitcoin prenait 3,34% à 67.940 dollars.

afp/rp