New York (awp/afp) - Les marchés européens ont réagi sans passion à un rapport mitigé sur l'emploi américain, tandis que Wall Street a fini dans le rouge, lâchée par les géants du secteur technologique.

En Europe, Paris a terminé en hausse de 0,15%. Londres a en revanche cédé 0,43%, Francfort 0,16% et Milan a fini proche de l'équilibre (-0,04%). Paris et l'indice paneuropéen Stoxx 600 ont enregistré de nouveaux records en clôture. A Zurich, le SMI a gagné 0,62%.

A New York, le Dow Jones a perdu 0,18%, l'indice Nasdaq a cédé 1,16% et l'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,65%.

En février aux Etats-Unis, 275.000 emplois ont été créés, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail, plus que ce que prévoyaient les analystes.

Mais le taux de chômage a augmenté à 3,9%, un niveau plus élevé qu'attendu, et les chiffres de créations d'emplois en janvier ont été révisés à la baisse, des signes que les tensions sur le marché de l'emploi américain sont moins importantes que ce que pensaient les économistes.

Et les investisseurs ont salué la hausse modérée (+0,1% sur un mois) du salaire moyen, inférieure aux projections (+0,3%).

Ces "données mitigées ont donné des arguments aux colombes comme aux faucons", commente Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO Investment Solutions, en référence aux surnoms donnés aux banquiers centraux en faveur d'un assouplissement monétaire ou en faveur d'un maintien des taux élevés.

"Les créations d'emplois assez élevées sont accompagnées de pressions sur les salaires relativement limitées", souligne Amélie Derambure, gérante de portefeuille diversifié chez Amundi, une bonne nouvelle pour la Réserve fédérale (Fed) américaine et pour le scénario d'un ralentissement de l'inflation sans récession.

La Fed surveille en effet les éventuelles pressions inflationnistes que pourraient causer une hausse des salaires et une pénurie de travailleurs.

En réaction sur le marché obligataire le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, baissait légèrement à 4,47%, contre 4,50% à la clôture de jeudi.

"Le marché table plutôt sur une première baisse de taux en juin et un total de 115 points de base de baisse des taux en 2024", précise Amélie Derambure.

Grifols, acéré ___

Le géant pharmaceutique espagnol Grifols, dans la tourmente depuis des mises en cause de manipulation comptable en début d'année, a grimpé de plus de 20% à Madrid, retrouvant des couleurs après un plongeon cette semaine dans le sillage de nouvelles accusations du fonds activiste américain Gotham City Research et du placement du groupe sous surveillance par l'agence Moody's, en vue d'une révision à la baisse de sa note.

Depuis le 1er janvier, et la publication d'un premier rapport accusateur du fond Gotham, son action a abandonné plus de 46%.

Nvidia décroche ___

Le météore de Wall Street, Nvidia, a connu la pire séance de son histoire récente et chuté de 5,55%, après six journées consécutives positives en Bourse.

Le groupe de Santa Clara, porté aux nues par la vogue de l'intelligence artificielle (IA) dite générative, a effacé vendredi près de 130 milliards de capitalisation boursière.

La plupart des autres mastodontes de la tech ont aussi été touchés, qu'il s'agisse de Meta (-1,22%), AMD (-1,89%) ou Tesla (-1,85%).

Bitcoin et or à des records ___

Le bitcoin a franchi la barre des 70.000 dollars pour la première fois de son histoire et a atteint un nouveau record à 70.085,88 dollars, poussé par l'appétit grandissant pour le risque des investisseurs avec les spéculations autour des baisses de taux aux Etats-Unis.

Vers 21H55 GMT, la devise numérique grappillait 1,24% à 68.148 dollars.

L'or aussi enchaîne les records. Il a touché un plus haut à 2.185,50 dollars et s'établissait à 2.178,95 dollars (+0,87%).

Les cours du pétrole ont fini dans le rouge, vendredi, affaiblis par le spectre d'une offre mondiale trop abondante, malgré les coupes de production de l'alliance Opep+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 1,06%, pour clôturer à 82,08 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en avril a lui cédé 1,16%, à 78,01 dollars.

L'euro cotait 1,0939 dollar, en baisse de 0,08%.

afp/rp