par la demande

CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du blé ont encore chuté cette semaine sur le marché de Chicago, pénalisés par l'attente de moissons abondantes, mais ceux du soja ont remonté, portés par la demande.

La chute a été pratiquement continue pour les céréales, affectées de loin par la panique qui s'est brièvement emparée des marchés financiers après les résultats du référendum britannique en faveur d'un retrait de l'Union européenne.

Pour le soja, l'évolution à la hausse a été plus irrégulière, et l'oléagineux semblait céder vendredi à l'idée que les prix étaient montés trop haut.

Globalement toutefois, "le soja a bénéficié de l'annonce de plusieurs grosses ventes, notamment à la Chine, témoignant du manque à gagner laissé par des récoltes sud-américaines" victimes d'événements météo destructeurs au Brésil, où il a fait trop chaud et sec, et en Argentine, où il y a eu des inondations, a expliqué Bill Nelson, chez Doane Advisory Services.

"Les deux autres produits n'ont pas bénéficié des mêmes facteurs", a souligné M. Nelson.

En effet les rendements du blé d'hiver en cours de moisson se confirment comme excellents.

Dans certaines régions, comme au Kansas (centre), les excédents de blé sont tels que des agriculteurs le vendent moins cher que le maïs, "ce qui est très inhabituel car normalement le blé est plus précieux que le maïs", a souligné M. Nelson.

"Tout le monde produit plein de blé cette année", a noté Jack Scoville chez Price Futures Group, notant les bons rendements également attendus en Europe et en Russie

Quant au maïs, qui avait déjà dégringolé la semaine dernière en raison notamment d'une météo très favorable, son prix souffre toujours d'un moisson attendue bonne.

"La qualité actuelle des cultures est très bonne par rapport à la moyenne" à cette saison, a noté M. Nelson.

D'après Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, cela devrait se traduire par des rendements bien meilleurs que ce que prévoit actuellement le ministère de l'Agriculture USDA).

- Guetter La Nina -

De plus les craintes de sécheresse suscitées par un printemps chaud voire caniculaire ont été apaisées avec le retour de la pluie, qui devrait se confirmer dans la semaine qui vient.

Enfin le maïs a souffert à partir de jeudi de nouveaux chiffres sur les superficies plantées, communiqués par l'USDA.

Ils ont été particulièrement pénalisants pour le maïs que les agriculteurs ont planté en plus grande quantité qu'on ne l'estimait précédemment, alors que de nombreux analystes s'attendaient à voir un chiffre en baisse.

"On pensait que les agriculteurs décideraient de planter du soja à la place du maïs, vu le différentiel de prix (...) mais il semblerait que la volonté de revenir à une rotation normale des cultures l'a emporté" sur les considérations de rentabilité, s'étonnait M. Scoville.

Désormais, les investisseurs s'attendent à ce que les cours redeviennent essentiellement influencés par les prévisions météo, comme c'est généralement le cas en été.

En particulier les milieux agricoles s'inquiètent du phénomène La Nina, qui à l'inverse d'El Nino l'an dernier pourrait apporter un temps trop sec et trop chaud, potentiellement pénalisant pour le maïs surtout.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, devenu le contrat le plus actif, s'échangeait en séance vendredi à 3,6875 dollars contre 3,9425 dollars en fin de semaine dernière.

Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 4,3225 dollars, contre 4,6500 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, s'achetait à 11,3975 dollars contre 10,7850 dollars précédemment.

chr/vmt/pb