Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note légèrement positive lundi. Après une hésitation initiale, le SMI s'est assez rapidement installé au-dessus de la barre symbolique des 11'400 points, cédant toutefois une bonne partie de ses gains sur la fin et repassant un peu sous ce niveau. Les investisseurs ont tendu à ne pas se laisser inquiéter par la situation géopolitique au Moyen-Orient.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, encouragée par un climat d'apaisement relatif après l'attaque aérienne de l'Iran contre Israël, dans la nuit de samedi à dimanche, ainsi que par un nouvel indicateur américain.

"Il semble que les tensions entre Israël et Iran ne vont pas mener à un élargissement du conflit" au Moyen-Orient, a commenté Karl Haeling de LBBW.

"Cela a inversé le mouvement initial de fuite vers les actifs jugés sûrs, et ensuite, il y a eu les ventes de détail, les deux faisant grimper les taux", a poursuivi l'analyste. "Mais le marché actions a l'air de se dire que si les taux montent, c'est que l'économie reste en croissance. Et cela lui convient."

"La réaction positive des marchés semblent défier la raison", a reconnu, dans une note, Patrick O'Hare de Briefing.com. Pour l'analyste, elle s'explique par le fait que "l'attaque a été déjouée et n'a pas fait de dégâts importants en Israël" et par "l'espoir que les deux camps ont montré les muscles et que le conflit ne va pas tourner à la guerre totale".

En Suisse, la hausse des prix des produits pétroliers a tiré très légèrement vers le haut l'indice des prix à la production et à l'importation en mars. Sur un an, ce pré-indicateur de l'inflation a baissé de 2,1%. Sur un mois, il a en revanche augmenté de 0,1%.

Le SMI a terminé en hausse de 0,14% à 11'395,81 points, avec un plus haut à 11'464,31 points et un plus bas à 11'375,12 points. Le SLI a gagné 0,26% à 1869,68 points et le SPI 0,24% à 15'087,40 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont progressé, 9 reculé et Sika a terminé à l'équilibre.

Sika dévoile ses chiffres d'affaire mardi. Les analystes du consensus AWP s'attendent à un chiffre d'affaires de 2,66 milliards de francs suisses et prévoient que le début d'année aura été prudent, avec des effets de change négatifs et une conjoncture en berne dans diverses partie du globe, ce qui aura pesé sur la demande.

Logitech (-6,4%) a terminé lanterne rouge, derrière Julius Bär (-4,8% ou -2,47 francs suisses) et SGS (-1,5%).

Morgan Stanley a rétrogradé l'action du valdo-californien à "underweight", de "equal weight", et réduit l'objectif de cours. L'analyste ne prévoit plus qu'un taux de croissance annuelle du chiffre d'affaires de 3% pour 2026-27, à cause de marchés finaux plus matures et d'une augmentation de la concurrence.

UBS (-0,4%) a également perdu du terrain. Les anciens cadres de la défunte Credit Suisse, désormais dans son giron, peuvent conserver leurs bonus, a confirmé dimanche le Département fédéral des finances. Le Conseil fédéral est arrivé à cette conclusion dans son rapport sur la stabilité bancaire.

Sandoz (+4,6%), VAT Group (+1,8%) et Richemont (+1,7%) ont fini sur le podium.

Swatch (+0,5%) est resté en retrait par rapport à son concurrent genevois.

Les poids lourds Novartis (+0,5%) et Roche (bon +0,04%, porteur +0,3%) ont fait mieux que Nestlé (-0,6%).

Roche a fait état de données positives d'une étude clinique avancée évaluant une combinaison de son nouvel anticancéreux Columvi contre le lymphome B diffus à grandes cellules (LBDGC) récidivant ou résistant.

Sur le marché élargi, le spécialiste de l'usinage de tôle Bystronic (-4,8%) a subi une chute des entrées de commandes et des recettes au premier trimestre, pénalisé par une demande limitée, les clients restant timorés en termes d'investissements. Il anticipe une perte sur les six premiers mois de l'année.

Le groupe industriel Sulzer (-2,0%) a vu ses entrées de commandes se contracter au premier trimestre par rapport à la même période l'an dernier. Quelques grosses commandes ont toutefois permis de maintenir la croissance organique. Les prévisions antérieures sont confirmées.

L'éditeur de logiciels bancaires genevois Temenos (+19,5%) a annoncé la conclusion de l'enquête lancée en février concernant les allégations soulevées par Hindenburg Research. Les affirmations seraient inexactes et les états financiers restituent correctement la situation financière de l'entreprise, selon le rapport d'enquête.

Emmi (-1,7% ou -14 francs suisses) et Zehnder (-1,8% ou -1,0 franc) étaient traités hors dividende de respectivement 15,50 francs suisses et 1,30 franc.

rp/al