Zurich (awp) - La Bourse suisse n'aura pas résisté vendredi à la pression ambiante provoquée par la découverte d'un nouveau variant du coronavirus. Après une ouverture en forte baisse, l'indice vedette s'est quelque peu repris pour plonger en fin de séance avec l'ouverture de Wall Street. Les craintes d'une nouvelle flambée de la pandémie et ses répercussions sur l'économie mondiale ont nettement refroidi les investisseurs.

"Pour l'heure, la crainte de l'inconnu va fortement peser à l'approche du weekend et pourrait encore peser la semaine prochaine", a estimé Craig Erlam d'Oanda. Selon l'analyste, "on constate une fuite typique vers les valeurs refuges, les actions, les matières premières et le pétrole étant chamboulés, alors que des valeurs refuge classiques comme les obligations, l'or, le yen et le franc suisse recevaient plein d'attention".

"Dans des périodes comme celles-ci, on réalise ce que les investisseurs considèrent être de véritable et fiables valeurs refuges. Et le bitcoin, qui a perdu 8% aujourd'hui, a reçu un coup fatal aux allégations de valeur refuge, mettant un terme à un autre mythe des cryptomonnaies", a souligné M. Erlam.

Ces craintes interviennent alors que l'économie helvétique semblait se remettre de la crise sanitaire. Le PIB a progressé au troisième trimestre au-dessus des prévisions, avec des hausses de 4,1% sur un an. Nonobstant la situation, UBS a relevé ses estimations de croissance pour cette année à +3,5%, mais les a rabotées à +2,9% pour la suivante.

Le Swiss Market Index (SMI) a terminé la séance sur une lourde chute de 2,01% à 12'199,21 points, avec un plus haut à 12'304,57 points et un plus bas à 12'157,50 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a plongé de 2,25% à 1963,70 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,89% à 15'600,34 points.

La plupart des valeurs vedettes ont fortement cédé du terrain, notamment des titres sensibles à la conjoncture comme Swatch (-7,1%) et Richemont (-5,1%), mais aussi les financières UBS (-5,8%) et Swiss Re (-4,2%).

Les poids lourds de la cote n'ont été d'aucun secours avec Novartis (-2,4%), Roche (-1,0%) et Nestlé (-1,3%). Convoqués en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires de Roche ont validé l'acquisition du paquet d'actions au porteur détenues par Novartis.

Les autres nouvelles d'entreprises paraissaient anecdotiques. SGS (-1,3%) a acquis pour un montant non dévoilé la société canadienne Sulphur Experts, qui génère un chiffre d'affaires annuel de 12 millions de dollars canadiens et emploie 50 personnes.

Parmi les rares "blue chips" à résister figuraient Logitech (+4,0%), qui devrait bénéficier d'un nouvel intérêt pour le télétravail, et Lonza (+3,1%), porté par son activité de fournisseur de l'industrie pharmaceutique. Givaudan (+0,6%) et Kühne+Nagel (+0,4%) ont également sauvé les meubles.

Sur le marché élargi, les valeurs liées au transport et au voyage ont bu la tasse, à l'image de Flughafen Zürich (-6,9%) et du détaillant hors-taxes Dufry (-12,0%).

Arbonia (-3,1%) va fermer son site de production de radiateurs plats de Tubbergen, aux Pays-Bas, entraînant la suppression de quelque 100 postes de travail d'ici à la fin de l'année prochaine. Des coûts uniques de moins de 10 millions de francs suisses sont prévus pour 2021.

Dottikon (-3,4%) a vu ses principaux indicateurs gonfler nettement au premier semestre décalé 2021/22. Les recettes ont progressé de près de 11%, tandis que le rentabilité s'est étoffée de manière encore plus marquée.

Stadler Rail (-1,0%) a décroché un contrat auprès de Deutsche Bahn Regio, auquel il va livrer 44 trains électriques à batteries (BEMU) de type Flirt Akku dès 2025. Le détails financiers ne sont pas précisés.

al/buc