Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la dernière séance de la semaine en net repli, après la lourde chute de Wall Street la veille en clôture. Les investisseurs, qui attendent notamment les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, ont reçu un gros coup sur la tête, un responsable local de la Réserve fédérale (Fed) américaine, ayant indiqué qu'il n'anticipait pas de baisse des taux cette année.

A New York, les principaux indices, qui avaient encore progressé jusqu'aux déclarations de Neel Kashkari, le président régional de la banque centrale américaine à Minneapolis, ont alors plongé, le Dow Jones terminant la séance sur une chute de 1,35%, le Nasdaq sur un repli de 1,40% et l'indice élargi S&P 500 sur une baisse de 1,23%.

"L'appétit pour le risque a été mis à mal hier, alors qu'une armée d'intervenants de la Réserve fédérale (Fed) se sont montrés prudents quant au calendrier de la première réduction des taux d'intérêt et que le baril de Brent a dépassé le niveau de 90 dollars, en raison des tensions croissantes entre l'Iran et Israël après qu'Israël a bombardé l'ambassade iranienne à Damas au début de la semaine", observe vendredi Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Alors que le baril de brut américain a atteint 87,50 dollars, les tensions au Moyen-Orient n'ont pour l'heure pas eu d'impact significatif sur l'offre de pétrole. Une hausse du prix de l'or noir qui se reflètera dans les prochaines lectures de l'inflation et pourrait faire dérailler la Fed de son plan de "trois baisses de taux" pour cette année, ajoute l'experte.

Neel Kashkari, a en effet estimé qu'aucune baisse des taux d'intérêt ne serait peut-être nécessaire cette année aux Etats-Unis, en l'absence de progrès dans la lutte contre l'inflation. L'évolution des prix en janvier et février a été "quelque peu inquiétante". Selon lui, il faut voir plus de progrès en matière d'inflation pour avoir confiance dans le fait que l'évolution se rapproche de l'objectif de 2% visé par la Fed. Ce n'est qu'alors que l'on pourra commencer à baisser les taux d'intérêt, a déclaré M. Kashkari.

Dans ce contexte, les investisseurs, rendus nerveux, attendent avec impatience les chiffres de l'emploi américain de mars, qui seront publiés dans l'après-midi. En Allemagne, les entrées de commandes dans l'industrie et les prix du commerce extérieur seront publiés dès le matin. Dans la zone euro, ce sont les chiffres d'affaires du commerce de détail qui seront dévoilés ce vendredi.

Peu avant 08h20 à la Bourse suisse, le SMI plongeait de 0,92% et passait sous la barre des 11'600 points, à 11'583,41 points, selon les données avant-Bourse compilées par la banque Julius Bär. L'ensemble des vingt valeurs constitutives de l'indice phare cédait du terrain, dans une fourchette de -0,6 à -2,2%.

Les trois poids lourds de la cote le bon Roche et les nominatives Nestlé et Novartis se montraient les plus solides, limitant leur repli à 0,6% chacun. Zurich Inusrance (-0,6%) et la défensive Swisscom (-0,6%) faisaient également mieux que la moyenne.

Nestlé Waters, filiale hexagonale du géant veveysan, a assuré auprès de l'agence AWP que ses eaux "Hépar, Contrex, Vittel et Perrier peuvent être consommées en toute sécurité", réagissant à de nouvelles révélations par la presse française jeudi mettant en cause la qualité de ses eaux minérales, notamment par des "contaminations d'origine fécale".

Parmi les rares nouvelles d'entreprises du jour, le géant des matériaux de construction Holcim (-1,1%) a conclu un accord en vue de l'acquisition de Tensolite, fabricant argentin de béton préfabriqué et précontraint. L'opération, dont les détails financiers ne sont pas divulgués, vise à accroître l'empreinte géographique du groupe et à étoffer le portefeuille de l'activité Solutions & Products.

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