Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se replient encore mercredi, face à la crainte d'un ralentissement économique très prononcé en 2023 sous l'effet de hausses de taux des banques centrales.

Wall Street a ouvert en baisse, vers 15H00 GMT, le Dow Jones cédait 0,25%, le Nasdaq 0,88% et le S&P 500 0,43%.

La veille, la place new-yorkaise s'était déjà inquiétée de la perspective d'une dégradation plus marquée que prévu de l'économie l'an prochain.

En Europe, Paris cédait 0,42% Francfort 0,58%, tandis que Londres (-0,02%) et Milan (+0,06%) évoluaient proche de l'équilibre.

"Les marchés actions étaient de nouveau à la peine mercredi, en raison des dernières données de la balance commerciale chinoise qui soulignent les défis auxquels l'économie mondiale va faire face en 2023", commente Craig Erlam, analyste d'Oanda.

La Chine a vu ses exportations et ses importations s'effondrer en novembre dans des proportions jamais vues depuis début 2020, sous l'effet conjugué de sa politique "zéro Covid" et d'une demande atone.

Cette chute des exportations est d'autant plus significative que la période octobre-novembre est traditionnellement celle où celles-ci devraient être les plus fortes, avec les expéditions de marchandises en vue des fêtes de Noël.

Ces chiffres, cumulés à d'autres indicateurs qui montrent un ralentissement de l'activité dans plusieurs pays dans le monde, inquiètent les investisseurs qui tentent de jauger l'ampleur de la récession économique à venir.

Le ralentissement est dû en grande partie à l'action des banques centrales qui tentent de ramener l'inflation à un niveau acceptable en durcissant les conditions de crédit.

A une semaine de la prochaine réunion de la Banque centrale américaine (Fed), les investisseurs sont dubitatifs concernant sa prochaine action. "Les preuves que les salaires continuent d'augmenter pourraient pousser le président de la Fed Jerome Powell, qui s'est déjà exprimé sur le risque qu'un marché du travail trop tendu présentait pour l'inflation, à défendre" l'idée que les taux ont encore besoin d'être remontés, juge Mark Haefele, analyste chez UBS.

Les opérateurs de marché scruteront en fin de semaine les prix à la production aux Etats-Unis en novembre. "Si un chiffre conforme ne guérira pas toutes les blessures, il pourrait fournir une preuve supplémentaire que l'inflation est en train de ralentir, ce qui permettrait à la Fed d'être moins restrictive la semaine prochaine", estime Craig Erlam.

Sur le marché obligataire, les taux souverains américains reculaient vers 14H55 GMT, celui de la dette à 10 ans valait 3,47%.

Ces perspectives moroses éclipsent l'annonce par Pékin d'un allègement général des règles sanitaires contre le Covid-19, autorisant certains cas positifs à effectuer leur quarantaine à domicile et réduisant son recours aux tests PCR généralisés.

Microsoft promet du jeu

Du côté des valeurs, l'action Microsoft cédait 0,45% et celle d'Activision Blizzard gagnait 0,51% à New York.

La célèbre franchise de jeux vidéo "Call of Duty", développé par d'Activision Blizzard, deviendra disponible sur les consoles de Nintendo si le rachat de l'éditeur du jeu par Microsoft aboutit, a annoncé mercredi un responsable de l'entreprise américaine.

Le pétrole plombé par la conjoncture

Les prix du pétrole rebondissent un peu, toujours tiraillés entre l'inquiétude concernant l'éventuel impact sur la demande de nouvelles hausses de taux par les banques centrales, et les risques pour l'offre liés aux dernières sanctions contre le brut russe.

Le baril de WTI américain avançait 0,81% à 74,85 dollars vers 14H55 GMT et celui de Brent de la mer du Nord prenait 0,59% à 79,82 dollars.

L'euro se renforçait de 0,50% face au dollar à 1,0519 dollar pour un euro, aidé par des chiffres stables concernant la production industrielle allemande. Le dollar perdait aussi 0,62% à face à la livre à 0,8190 livre pour un dollar.

Le bitcoin reculait de 0,93% à 16'835 dollars.

afp/al