New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont fortement reculé vendredi, retrouvant pour la plupart leurs niveaux de fin mai, dans une séance dite des "quatre sorcières" marquée par des échéances techniques qui ont amplifié les prises de bénéfices, deux jours après un message moins accommodant de la Fed.

Comme la veille, Wall Street a fini dans le rouge: le Dow Jones a baissé de 1,34% et enregistré sa plus grosse perte hebdomadaire depuis octobre, le S&P 500 a lâché 1,31% et le Nasdaq a reculé de 0,92%.

La Bourse de Paris a, pour sa part, mis fin à cinq séances consécutives dans le vert (-1,46%) quand Francfort (-1,78%) et Milan (-1,93%) ont effacé en une séance les gains accumulés depuis début juin. La Bourse de Londres (-1,90%) est pour sa part retombée à son niveau du 20 mai. A Zurich, le SMI a perdu 0,52%, mettant un terme à 13 séances de hausse d'affilée en juin.

"La fin de semaine a été décevante pour les marchés actions européens, la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de mercredi continuant à se répercuter", note Michael Hewson, analyste en chef de CMC Markets UK.

L'humeur des investisseurs a en outre pris "un coup supplémentaire dans l'après-midi après des commentaires du président de la Réserve fédérale de St Louis, James Bullard, qui a dit qu'il envisageait une remontée des taux dès 2022", ajoute-t-il.

"Cela a donné un coup de pouce supplémentaire au dollar et coupé l'herbe sous le pied des métaux industriels, bien que les cours du pétrole aient bien résisté jusqu'à présent", selon M. Hewson.

La majorité des membres de la Fed avait estimé mercredi que les taux directeurs devraient être relevés deux fois d'ici fin 2023.

Tout en prévoyant toujours que son accélération soit transitoire, la Banque centrale américaine a en outre relevé ses prévisions d'inflation pour 2021 à 3,4%. Elle anticipe l'année suivante une stabilisation autour de 2%.

Sur le marché obligataire, après un pic à 1,59% mercredi soir, le taux américain à 10 ans retombait à un plus bas en une semaine, à 1,44%.

Le message moins accommodant de la Fed a en outre mis fin à la rotation sectorielle qui avait favorisé ces dernières semaines les titres profitant d'anticipations d'une inflation en forte et durable hausse, à l'instar des valeurs financières, industrielles ou encore pétrolières.

Du côté des indicateurs, les ventes au détail au Royaume-Uni ont reculé de 1,4% en mai tandis qu'en Allemagne, les prix à la production ont enregistré leur plus forte hausse depuis 2008 (+7,2% en un an).

Les bancaires souffrent ___

Les titres bancaires ont été les grands perdants du jour, en dépit de la prolongation de neuf mois par la BCE d'une exemption règlementaire accordée aux banques pour faciliter l'octroi de crédit.

HSBC a reflué de 2,28% à 429,40 pence. La banque britannique a annoncé vendredi que la cession de ses activités de banque de détail en France à My Money Group allait se faire pour un euro symbolique et lui coûter au total 1,9 milliard d'euros.

Barclays s'est enfoncé de 3,89% à 171,86 pence.

A Paris, BNP Paribas a chuté de 4,56% à 53,74 euros, Crédit Agricole de 4,08% à 11,80 euros, tandis que Société Générale a reculé de 3,40% à 25,01 euros.

Pétrolières et minières également à la peine ___

A Londres, BP a perdu 2,67% à 315,40 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 3,96% à 1.362,20 pence. BHP s'est déprécié de 2,21% à 2014 pence et Glencore de 2,63% à 297,55 pence.

A Paris, TotalEnergies a reculé de 2,91% à 39,54 euros et TechnipFMC a chuté de 4,53% à 7,50 euros.

Coup de frein pour Tesco ___

Le géant britannique des supermarchés a chuté de 4,07% à 221,75 pence après un coup de frein sur ses ventes entre mars et mai.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août reprenait du poil de la bête (+0,59% à 73,51 dollars) à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le mois de juillet s'est également redressé, gagnant 0,85% à 71,64 dollars.

L'euro reculait de 0,39% face au billet vert, à 1,1861 dollar, et la livre perdait 0,90% face à la devise américaine, à 1,3797 dollar.

Le bitcoin perdait 6,07% à 35.455 dollars.

afp/rp