New York (awp/afp) - L'attente autour des décisions de politique monétaire des grandes banques centrales a sclérosé mardi les marchés européens, qui s'interrogent sur la trajectoire des taux, tandis que Wall Street a conclu, enthousiaste, en territoire positif pour la dernière séance du mois.

En Europe, Paris et Francfort ont fini à l'équilibre (+0,01%) mais affichent respectivement des gains de plus de 9% pour le CAC 40 et de plus de 8% pour le Dax allemand au mois de janvier. Londres a très modestement reculé de 0,17%, et a progressé de plus de 4% depuis le début de l'année. A Zurich, le SMI a cédé 0,82%.

"C'est la fin décevante d'un solide début d'année pour les marchés en Europe", résume Michael Hewson chez CMC Markets, observant que la croissance du PIB en zone euro, "meilleure que prévu au quatrième trimestre", a été "incapable de leur donner de l'élan".

"La prudence, déjà présente la veille, s'est confirmée" avant la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale mercredi et la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, a-t-il poursuivi.

A New York, l'indice Dow Jones est monté de 1,09%, le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 1,67% et l'indice élargi S&P 500, de 1,46%.

Sur le mois, le Nasdaq affiche sa meilleure performance depuis juillet (+10,7%). Le S&P 500 a pris 6,2% dans le même temps, et le Dow Jones 2,8%.

La banque centrale américaine va annoncer sa décision monétaire mercredi à 19H00 GMT et les marchés s'attendent à ce qu'elle réduise l'ampleur de sa hausse de taux à 25 points de base.

"Je serais surpris qu'elle fasse autre chose, quant au marché, il serait sous le choc", a résumé Steve Sosnick, stratège en chef pour Interactive Brokers (IBKR).

Les investisseurs vont guetter les propos du président Jerome Powell pour savoir "s'il repousse les attentes des marchés" qui espèrent une pause dans les hausses de taux pour le printemps et même une réduction de ces taux d'ici la fin de l'année, a encore indiqué M. Sosnick.

"La Bourse oscille entre espoir et peur: l'espoir que la Fed ne se contente pas de prendre acte de la baisse des taux d'inflation, mais en profite enfin pour marquer une pause dans son cycle de hausse des taux. Dans le même temps il y a la crainte qu'elle ne le fasse pas exactement, histoire de tempérer l'euphorie du marché boursier depuis le début de l'année", notait pour sa part Konstantin Oldenburger de CMC Markets.

Les opérateurs de marché ont anticipé que la BCE procède jeudi à une hausse de taux de 0,5 point de pourcentage mais ils espèrent un assouplissement de sa rhétorique, très restrictive ces derniers mois.

Pour l'heure, la conjoncture en zone euro semble tenir bon en dépit de l'inflation et des hausses de taux de la BCE qui renchérissent le coût du crédit: la croissance du produit intérieur brut s'est maintenue en territoire positif (+0,1%) au quatrième trimestre et sur l'ensemble de 2022, elle a atteint 3,5%, un chiffre supérieur à celui de la Chine (3%) et des Etats-Unis (2,1%).

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 à 2,9%, contre 2,7% estimé en octobre. De quoi écarter le spectre d'une récession pour plusieurs pays.

Défilé bariolé des résultats ___

Les résultats d'entreprises s'ajoutent à la nervosité ambiante des salles de marchés. A Wall Street, General Motors (+8,35%), ExxonMobil (+2,16%) et UPS (+4,67%) ont rapporté des chiffres supérieurs aux attentes, tandis que Caterpillar (-3,51%) ou McDonald's (-1,29%) ont déçu.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les cours du pétrole ont terminé sur une note contrastée mardi, dans un contexte d'attentisme avant une série de décisions de banques centrales.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé en repli de 0,48%, à 84,49 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en mars, il a lui fini en hausse de 1,24%, à 78,87 dollars.

Le dollar cédait du terrain après la publication d'un indicateur montrant une décélération de la hausse des salaires aux Etats-Unis, qui incite les cambistes à parier sur l'arrêt prochain du resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 21H55 GMT, l'euro gagnait 0,12% sur le billet vert, à 1,0865 dollar pour un euro.

afp/rp