Le gouvernement italien demandera à Vitol des engagements en matière d'emplois, d'investissements et de continuité des approvisionnements lorsqu'il examinera le projet de rachat du raffineur de pétrole Saras par le négociant mondial en matières premières, ont déclaré lundi deux sources au fait du dossier.

La famille Moratti, actionnaire majoritaire de Saras, a déclaré dimanche qu'elle avait accepté de vendre sa participation à Vitol dans le cadre d'une transaction évaluant le raffineur de pétrole à 1,7 milliard d'euros (1,8 milliard de dollars).

Rome examinera la transaction en vertu des règles du "pouvoir d'or" applicables aux secteurs jugés d'importance stratégique, tels que la banque, l'énergie, les télécommunications et la santé.

L'une des sources a déclaré que le gouvernement s'apprêtait à exiger des engagements similaires à ceux convenus l'année dernière avec la société chypriote de capital-investissement G.O.I. Energy pour soutenir son acquisition de la raffinerie de Lukoil en Sicile.

L'enquête du gouvernement débutera dès que les parties auront notifié les conditions de la transaction.

Le bureau du Premier ministre Giorgia Meloni et Vitol n'étaient pas immédiatement disponibles pour des commentaires.

L'accord prévoit que la totalité de la participation détenue par la famille Moratti dans Saras sera transférée à Vitol, ce qui déclenchera une offre publique d'achat obligatoire pour toutes les actions en circulation.

Le rachat vise à retirer la société de la cote, ont déclaré les Moratti dimanche.

L'actif le plus important de Saras est l'usine de Sarroch en Sardaigne, qui est la plus grande usine de la Méditerranée avec une capacité de raffinage de 300 000 barils par jour.

L'utilisation par l'Italie des pouvoirs d'exception se traduit dans la plupart des cas par l'approbation d'accords assortis de conditions contraignantes visant à protéger l'intérêt national.

En novembre dernier, le gouvernement de Meloni a bloqué le projet d'achat par le groupe français Safran, pour un montant de 1,8 milliard de dollars, de la branche de Collins Aerospace spécialisée dans les systèmes de contrôle de vol, car cela aurait pu menacer l'approvisionnement des forces armées nationales.

(1 $ = 0,9289 euros) (Reportage de Giuseppe Fonte Rédaction de Mark Potter)