Zurich (awp) - Les cours du pétrole marquaient une pause mardi après le net rebond de la veille. Les prix de l'or noir ont été dopés par la levée progressive des restrictions sanitaires à Shanghai, les tensions sur l'offre d'essence à l'approche de l'été, ainsi que l'annonce de la demande d'adhésion de la Suède, après la Finlande, à l'Otan.

Mardi vers 08h10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet se négociait à 113,88 dollars, en repli de 0,32%. Lundi soir, il avait bondi de 2,41%, à 114,24 dollars. Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, ils se traitaient à 113,74 dollars, en baisse de 0,4%, après avoir atteint la veille au soir son plus haut niveau depuis quasiment deux mois, soit le 25 mars, à 114,20 dollars, décollant de 3,35%.

L'escalade de l'or noir est liée à "une combinaison de facteurs", a expliqué Matt Smith, de Kpler. Selon l'analyste, l'annonce d'une prochaine demande d'adhésion de la Suède à l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord) a achevé de propulser le pétrole en territoire positif. L'abandon par le pays scandinave de près de deux cents ans de neutralité, jugée "préoccupante" par le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, s'est ajoutée à d'autres forces qui avaient déjà joué sur les nerfs des opérateurs.

De plus, "il semble qu'on se rapproche d'une forme d'embargo" de l'Union européenne (UE) sur les importations de pétrole russe, a souligné Matt Smith. La Hongrie reste cependant opposée au projet d'embargo en l'état et réclame une aide financière conséquente pour l'accompagner dans la sortie du pétrole russe. Les discussions vont se poursuivre, a indiqué lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Dernier coup de pouce aux cours du pétrole, les tensions persistantes que connaît le marché sur l'offre de produits raffinés, en particulier l'essence. L'hiver et le début du printemps ont été marqués par une flambée du prix des produits distillés comme le fioul domestique et le gasoil, du fait des besoins en chauffage. Mais "maintenant, le marché se concentre sur l'été", saison des déplacements en voiture, a expliqué Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

Lundi, le prix de l'essence ordinaire aux Etats-Unis a battu un nouveau record, à 4,483 dollars le gallon (3,78 litres). Ce coup de pression sur l'essence intervient en pleine période de maintenance pour beaucoup de raffineries aux Etats-Unis et en Europe, ce qui limite les capacités, alors que les réserves de produits raffinés sont déjà sensiblement inférieures à leur moyenne de long terme.

Dans certaines régions, notamment à l'Est des Etats-Unis, les réserves sont au plus bas depuis dix ans.

vj/ol