New York (awp/afp) - Les marchés mondiaux ne sont pas parvenus à rebondir lundi, après une semaine morose, toujours préoccupés par les taux d'intérêt et les perspectives de croissance peu réjouissantes.

La Bourse de Wall Street, hésitante en séance, a finalement terminé dans le rouge, plombée par la technologie: le Dow Jones a cédé 0,04%, le S&P 500 a reculé de 0,45% et le Nasdaq a perdu 1,16%.

En Europe, Londres et Francfort ont terminé en baisse de 0,11%, alors que Paris a gagné 0,29% et Milan 0,12%. A Zurich, le SMI a cédé 0,71%.

Entre indicateur d'activité moins dynamique et discours des banquiers centraux plus agressifs, les marchés sont pris dans un "effet ciseaux", a observé Alexandre Baradez, analyste d'IG France.

Le seul indicateur attendu lundi, le baromètre IFO du moral des entrepreneurs en Allemagne en juin, a poursuivi sa baisse, illustrant la récession qui s'installe dans la première économie européenne.

"Il y a des signes qui montrent que l'action des banques centrales refroidit finalement l'économie en Europe, tandis que l'activité a également ralenti aux Etats-Unis, mais de façon moins spectaculaire", a rappelé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

Les investisseurs continuent aussi d'avoir en mémoire les décisions et commentaires des banques centrales dans le monde lors des quinze derniers jours.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti la semaine dernière que de nouvelles hausses de taux étaient à attendre cette année pour tenter de contenir l'inflation, tandis que plusieurs autres banques centrales, en Europe, ont surpris les marchés avec des resserrements monétaires plus agressifs que prévu.

La Banque centrale européenne (BCE) a débuté lundi son forum annuel qui se tiendra jusqu'à mercredi à Sintra, au Portugal, sur le thème de la stabilité économique à l'épreuve de la forte inflation.

Sur le marché obligataire, les rendement des emprunts d'Etat à 10 ans, l'échéance qui fait référence, étaient en légère baisse en Europe et aux Etats-Unis.

La rébellion avortée en Russie, menée au cours du week-end par le dirigeant du groupe paramilitaire russe Wagner, n'a "pas duré assez longtemps" pour peser sur les marchés, mais "c'est un facteur géopolitique qui va rester en suspens quelque temps", a indiqué à l'AFP Peter Cardillo de Spartan Capital.

Aston Martin et Lucid s'entraident ___

Le constructeur britannique de voitures de luxe Aston Martin a annoncé lundi "un accord d'approvisionnement stratégique" avec le fabricant américano-saoudien de véhicules électriques Lucid pour créer des véhicules électriques "ultra-luxe à haute performance", selon un communiqué.

L'annonce a fait s'envoler le titre d'Aston Martin, qui a grimpé de 10,70%, et soutenu celui de Lucid (+1,46% à Wall Street).

Pfizer lâche un traitement ___

Le laboratoire Pfizer a chuté de 3,68%, alors que le groupe a annoncé l'arrêt du développement d'un médicament expérimental contre l'obésité, le Lotiglipron, qui semble avoir une mauvaise incidence sur le foie.

Le fabricant de vaccins Moderna a grimpé de 1,61%, profitant d'une meilleure appréciation du potentiel de valorisation du groupe par la banque UBS.

Cineworld tire le rideau pour ses actionnaires ___

Le groupe britannique de cinémas en faillite Cineworld a dévissé de 17,95%, après avoir annoncé un prochain placement en redressement judiciaire au Royaume-Uni de sa maison mère, dont les actifs seront transférés à ses créanciers.

Hausse du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole ont conclu en légère hausse, les gains provoqués par la mutinerie du groupe Wagner en Russie restant réduits par un contexte économique morose, défavorable à la demande mondiale.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a avancé de 0,44% à 74,18 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a pris 0,30% à 69,37 dollars.

L'euro grappillait 0,19% à 1,0915 dollar, vers 18H30 GMT.

Le bitcoin a cédé 0,53% à 30.187 dollars.

afp/rp