Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient en hausse jeudi, au lendemain du discours de Jerome Powell. Le président de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed) a signalé un ralentissement du resserrement monétaire dès la prochaine réunion monétaire à la mi-décembre.

Les places européennes ont débuté la séance en hausse: vers 09h20, Paris gagnait 0,32%, Londres 0,21%, Francfort 0,71% et Milan 0,80%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indicateur phare SMI bondir de 1,17% vers 0950.

En Asie, Hong Kong a bondi de plus de 3% en début de matinée jeudi, prolongeant les gros gains des deux jours précédents, pour terminer finalement sur un gain de 0,75%. Shanghai a pris de son côté 0,45% et à Tokyo, l'indice vedette Nikkei a gagné 0,92% mais l'indice élargi Topix a stagné (+0,04%).

Ces derniers jours, les marchés ont été attentifs aux signaux d'allègement des restrictions sanitaires qui régissent la Chine depuis le début de la pandémie, mais hier, tous les regards étaient tournés vers le président de la banque centrale américaine. "Jerome Powell a dit exactement ce que le marché voulait entendre dans son discours d'hier: la Fed ralentira le rythme des futures hausses de taux" pour la prochaine réunion monétaire de la Fed le 14 décembre, note Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.

Cela confirme ainsi le scénario qui était déjà anticipé par les investisseurs d'une hausse des taux de 50 points de base (un demi-point de pourcentage), contre 75 points de base lors des quatre hausses précédentes. Le président de la Fed a aussi estimé qu'un atterrissage en douceur de l'économie américaine était "très plausible", ce qui veut dire que l'inflation aux États-Unis pourrait être domptée sans faire plonger le pays dans la récession.

Pour autant, Jerome Powell a prévenu que le travail était loin d'être terminé: "l'inflation reste bien trop élevée", a-t-il martelé. "M. Powell a insisté sur le fait que les taux d'emprunt vont continuer d'augmenter et qu'ils resteront à un niveau élevé pendant un moment, jusqu'à ce que la Fed soit sûre d'avoir gagné dans la bataille contre l'inflation", a noté Ipek Ozkardeskaya de Swissquote.

"Et plus important encore, ce qui compte n'est pas tant que les augmentations soient moins conséquentes que prévu, mais de savoir jusqu'où elles pourront aller et pendant combien de temps", a poursuivi l'analyste. La séance du jour sera également rythmée par plusieurs indicateurs économiques. Aux États-Unis seront publiées le nombre des inscriptions hebdomadaires au chômage, le chiffre des revenus et dépenses des ménages en octobre, l'indice d'activité manufacturière ISM pour novembre ainsi que l'indice PCE de l'inflation, baromètre préféré de la Fed, pour octobre.

"Les indices PMI manufacturiers publiés aujourd'hui en Europe devraient également renforcer le scénario d'un ralentissement de la croissance. Les indices PMI manufacturiers de novembre en Espagne, en Italie, en France et en Allemagne devraient respectivement être confirmés à 45,9, 47, 49,1 et 46,7", selon Michael Hewson de CMC Markets.

La tech respire

Les valeurs technologiques japonaises, particulièrement sensibles au cap monétaire de la Fed, ont été recherchées jeudi. Dans le domaine des semi-conducteurs notamment, Tokyo Electron a bondi de 4,01% et Advantest de 4,38%. En Europe, le fabricants de semi-conducteurs allemand Infineon prenait 3,01% vers 08H15 et le néerlandais ASML 3,83%.

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin

Vers 08h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier montait de 1,50%, à 86,70 dollars, mais le West Texas Intermediate (WTI) à même échéance reculait de 0,34% à 80,70 dollars.

Sur le marché des devises, l'euro gagnait 0,11%, à 1,0418 dollar et la livre 0,27% à 1,2090 dollar.

Le bitcoin perdait 0,15% à 17,079 dollars.

afp/vj