New York (awp/afp) - Les indices boursiers sont restés méfiants vendredi à l'issue d'une semaine dense, marquée par des records et une série d'indicateurs mitigés, à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Londres a clôturé en repli de 0,15%, tandis que Francfort a terminé proche de l'équilibre (-0,03%), tout comme Paris (+0,04%), qui clôture tout juste au-dessus de son précédent record en clôture établi la veille. A Zurich, le SMI a cédé 0,38%.

A Wall Street, le S&P 500 a abandonné 0,65%, le Nasdaq a perdu 0,96% et le Dow Jones 0,49%.

"Cette semaine a été remarquablement déroutante sur de multiples fronts", commente Florian Ielpo, économiste de Lombard Odier AM.

Les nombreuses publications macroéconomiques aux Etats-Unis ont "clairement montré que l'économie américaine connaît une faiblesse inattendue, tandis que l'inflation décline à un rythme plus lent", explique l'économiste.

La banque centrale américaine (Fed) qui maintient ses taux directeurs à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, a signalé prévoir plusieurs baisses en 2024, laissant les marchés essayer de deviner à quelle échéance une première baisse arriverait.

Si les marchés anticipent déjà que la Fed conservera ses taux en l'état actuel à l'issue de sa réunion la semaine prochaine, "ils ne prévoient plus que trois baisses des taux cette année et des incertitudes commencent à peser sur la première baisse des taux en juin", qui est le scénario privilégié depuis plusieurs semaines, a indiqué Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.

Sur le marché obligataire, les taux restent stables en Europe et aux Etats-Unis, mais sont en nette hausse sur la semaine: le taux d'intérêt de l'emprunt américain à 10 ans évoluait à 4,30% contre 4,07% le précédent vendredi, et l'allemand à même échéance valait 2,43%, contre 2,27%.

Reckitt plonge après une condamnation ___

Le titre du groupe de produits d'hygiène et santé britannique Reckitt a plongé de plus de 15% à Londres après une condamnation aux Etats-Unis à payer 60 millions de dollars à une mère dont le bébé prématuré est mort après avoir bu du lait pour bébé de l'entreprise.

"Plus de 400 autres plaintes sont en cours aux Etats-Unis contre Reckitt et son concurrent Abbott", explique Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown, d'où la chute du titre, les investisseurs anticipant de possibles autres revers juridiques.

Le chinois JD.com renonce à Currys ___

Le géant chinois de la vente en ligne JD.com a annoncé vendredi renoncer à faire une offre de rachat sur la chaîne de magasins de produits technologiques Currys (-3,90%), quelques jours après une annonce similaire du fonds d'investissement américain Elliott.

Adobe décroche ___

Le géant des logiciels de création Adobe s'est effondré de 13,67% malgré un premier trimestre solide en terme de chiffres d'affaires (+11%) même si le bénéfice a diminué.

En revanche, le groupe prévoit un ralentissement de la croissance des ventes à +9% au deuxième trimestre, une projection qui a déçu le marché.

Vonovia chute ___

Le numéro un allemand de l'immobilier Vonovia (-10,55%) a annoncé jeudi soir une perte de près de 6,8 milliards d'euros en 2023, en raison des dévaluations importantes de son portefeuille immobilier, dans le contexte de la crise du secteur. Un changement de politique de dividende, annoncé vendredi par le groupe, semble également avoir déçu les investisseurs.

Correction à la baisse du bitcoin ___

Le cours du bitcoin se repliait nettement vendredi, certains investisseurs empochant des gains dans la foulée de ses records historiques, sur un marché par ailleurs globalement atone en attendant les réunions de plusieurs banques centrales la semaine prochaine.

Vers 20H25 GMT, le prix du jeton numérique reculait de 3,17% à 68.439 dollars, après avoir atteint un nouveau sommet historique la veille à 73.797 dollars.

Le dollar était stable face à l'euro, qui prenait 0,05% à 1,0888 dollar, mais gagnait du terrain face à la livre, qui cédait 0,13% à 1,2736 dollar.

Les cours du pétrole se sont légèrement repliés sous l'effet de prises de bénéfices. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a abandonné 0,09%, à 85,34 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui cédé 0,27%, à 81,04 dollars.

afp/rp