New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont bien réagi mardi à la publication d'un léger rebond de l'inflation aux Etats-Unis en février, insuffisant selon les investisseurs pour empêcher la banque centrale américaine (Fed) de baisser ses taux dans quelques mois.

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse. Les indices de Paris (+0,84%) et Francfort (+1,23%) ont signé de nouveaux records en séance et en clôture, tandis que Milan (+1,31%) a navigué au plus haut depuis 2008. Londres a progressé de 1,02%. A Zurich, le SMI a gagné 0,66%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,61%, le Nasdaq, à dominante technologique, a bondi de 1,54% et l'indice élargi S&P 500 s'est hissé à un nouveau sommet en clôture, grimpant de 1,12% à 5.175,27 points.

L'inflation aux Etats-Unis en février est repartie à la hausse sur un an à 3,2%, contre 3,1% en janvier, selon les données du département du Travail.

L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, est tombée au plus bas depuis mai 2021, à 3,8% sur un an, contre 3,9% en janvier.

"On reste dans une dynamique encourageante avec une inflation sous-jacente qui baisse", a commenté Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.

Les chiffres n'ont pas révélé de grosse surprise par rapport aux estimations des analystes, ce qui est "une bonne chose car on avait eu quelques déconvenues les mois précédents", a-t-il souligné.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des Etats-Unis ont grimpé dans un premier temps avant de ralentir. Vers 20H40 GMT, celui de l'échéance à deux ans, la plus sensible aux anticipations de politique monétaire, s'établissait à 4,58% contre 4,54% à la clôture de lundi.

Les chiffres d'inflation du jour "n'infirment pas" le scénario d'une baisse des taux directeurs de la Fed en juin, selon Vincent Juvyns, et ils "confirment qu'il eut été prématuré de baisser les taux en mars".

Au total, cette publication "ne fait pas dérailler le scénario de la banque centrale américaine: le triple scénario d'un atterrissage en douceur [de l'économie], d'une désinflation et d'un +pivot+ de la Fed (changement de politique monétaire) est intact", estime Florian Ielpo, macroéconomiste de Lombard Odier AM.

Dans la zone euro, l'inflation en Allemagne a bien reculé à 2,5% sur un an en février, à son plus bas niveau depuis juin 2021, selon des chiffres définitifs. Le taux d'intérêt des emprunts des Etats européens restaient stables vers 17H00 GMT.

Oracle voit clair ___

Le géant des services informatiques Oracle a grimpé de 11,71% et emmené le secteur technologique après un bénéfice meilleur que prévu au troisième trimestre.

La direction du groupe a indiqué que la demande était très forte pour développer des infrastructures dédiées à l'intelligence artificielle (IA) générative dans les entreprises.

Le concepteur de puces pour l'IA, Nvidia, est reparti à la hausse (+7,16%), tout comme Meta (+3,34%) et Microsoft (+2,66%).

En Europe, STMicroelectronics a progressé de 1,70% à Paris et Infineon de 3,26% à Francfort.

Porsche accélère ___

Porsche (+11,47%) a publié un bénéfice net de 5,2 milliards d'euros pour 2023, en hausse de 3,8% sur un an, lors de son premier exercice complet depuis son entrée en Bourse en septembre 2022.

"À moyen terme, Porsche prévoit de distribuer 50% du bénéfice net après impôts du groupe à ses actionnaires", a indiqué le groupe.

Deutsche Bank veut réduire ses coûts ___

La banque allemande Deutsche Bank (+4,66%) souhaite réduire davantage ses coûts, en plus des suppressions d'emplois déjà annoncées, a déclaré mardi le président du directoire Christian Sewing lors d'une conférence d'investisseurs chez la banque américaine Morgan Stanley.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse, handicapés par le chiffre d'inflation américain plus élevé que prévu ainsi que par les doutes sur le respect par l'Opep+ de ses coupes de production.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'est effrité de 0,35%, pour clôturer à 81,92 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui cédé 0,47%, à 77,56 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro était stable (+0,01%) face au dollar à 1,0927 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 1,56% à 71.015 dollars, au lendemain d'un record (72.880 dollars).

afp/rp