Paris (awp/afp) - Les indices boursiers mondiaux évoluaient en ordre dispersé jeudi après-midi, Wall Street se montrant soulagée après un nouvel indicateur d'inflation aux Etats-Unis. Les investisseurs européens digèraient la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le Vieux continent, la Bourse de Paris est passée du rouge au vert et avançait de 0,17% vers 13H40 GMT, tandis que Londres cédait 0,28%, Francfort 0,30% et Milan 0,90%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI céder 0,47% vers 16h10.

La BCE a annoncé laisser ses taux inchangés, pour la cinquième fois consécutive, temporisant avant une possible baisse en juin grâce au fort recul de l'inflation en zone euro. Le taux de dépôt, qui fait référence, reste ainsi à 4,0%, son niveau le plus haut depuis le lancement de la monnaie unique en 1999, tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%.

"La BCE est de plus en plus optimiste et pense que les conditions d'un assouplissement de la politique monétaire sont en train de se mettre en place. Personne ne devrait être surpris par une baisse des taux en juin", commente Mark Wall, chef économiste pour l'Europe de Deutsche Bank. Avec une inflation de 2,4% en mars, la BCE est dans une position plus favorable que les 3,5% aux Etats-Unis annoncés mercredi selon l'indice des prix à la consommation (CPI). La cible des principales banques centrales occidentales est de 2% sur un an glissant.

L'inflation, ainsi que l'emploi américain de mars, "plaident en faveur d'un report de la date de la première réduction" des taux directeurs de la banque centrale américaine, "au-delà du milieu de l'année" décrit Tiffany Wilding, économiste de Pimco.

La Fed et la BCE affrontent des situations différentes: la santé de l'économie américaine, accompagnée d'une inflation plus forte, contraste avec la faiblesse persistante de l'activité en zone euro, où les taux élevés font baisser les prix et finissent par asphyxier la demande des entreprises et des ménages.

A Wall Street, au lendemain d'une clôture en net repli, les indices boursiers new yorkais ont ouvert en hausse, soulagés par un indicateur d'inflation moins élevé que prévu, avant de se rapprocher de l'équilibre. Vers 15h40, le S&P 500 était stable (+0,02%), tout comme le Dow Jones (-0,08%), tandis que le Nasdaq gagnait 0,35%.

Dans le détail, l'indice des prix de gros (PPI), qui mesure la hausse des prix côté producteurs aux Etats-Unis, a grimpé en mars à son plus haut niveau depuis près d'un an. Cependant, sur un mois, la progression des prix de gros est de 0,2% seulement, contre 0,6% en février, alors que les analystes anticipaient une hausse de 0,3%, selon le consensus de Briefing.com.

Sur le marché obligataire, après leur forte remontée mercredi, les taux d'intérêt de l'Etat américain se stabilisaient, autour de 4,54% pour l'échéance à 10 ans et ceux des Etats européens montaient légèrement.

Darktrace satisfait le marché

La société de sécurité informatique Darktrace s'envolait de 6,71% à Londres après avoir annoncé une croissance de 26,5% de son chiffre d'affaires pour son troisième trimestre décalé et amélioré ses prévisions pour l'année. A Paris, les résultats trimestriels de Publicis, qui a confirmé ses objectifs annuels, lui permettaient de prendre la tête du CAC 40 (+2,49%).

Le pétrole en baisse

Les prix du pétrole étaient en baisse, lestés par la hausse des stocks hebdomadaires américains, la progression de l'inflation aux Etats-Unis et les possibles perturbations de l'approvisionnement en raison des tensions géopolitiques.

Vers 15h45, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, baissait de 0,53% à 90,00 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, perdait 0,65%, à 85,65 dollars.

Le bitcoin grappillait 0,12% à 69'890 dollars.

afp/vj