Canadian Natural et MEG Energy ont conclu des contrats à long terme pour acheminer du pétrole brut par l'oléoduc Trans Mountain, propriété du gouvernement canadien, de l'Alberta jusqu'à la côte de la Colombie-Britannique.

L'extension, longtemps retardée, triplera presque les expéditions de brut pour atteindre 890 000 barils par jour une fois qu'elle entrera en service, ce qui est prévu pour la fin du premier trimestre 2024. Les risques de retard ont pesé sur les prix du brut canadien au cours des derniers mois.

"Si la demande n'est pas approuvée, Canadian Natural et d'autres expéditeurs, ainsi que l'ensemble du secteur de l'énergie et les gouvernements du Canada et de l'Alberta, risquent de subir des pertes importantes en raison d'un retard pouvant aller jusqu'à deux ans", a écrit Tim McKay, président de Canadian Natural, le 22 décembre à l'organisme de réglementation de l'énergie du Canada (OREC).

Canadian Natural est le plus grand producteur de pétrole du Canada et s'est engagé à expédier 94 000 barils par jour pendant 20 ans sur Trans Mountain, ce qui représente 10 % de la capacité de l'oléoduc agrandi, a déclaré M. McKay.

Trans Mountain a demandé à la CER l'autorisation d'installer des tuyaux de plus petit diamètre sur une section de 2,3 km du tracé de l'oléoduc après avoir rencontré des conditions de forage difficiles dans une zone montagneuse située entre Hope et Chilliwack, en Colombie-Britannique.

La CER a rejeté cette demande le 5 décembre. Trans Mountain a alors demandé à l'autorité de régulation de revenir sur sa décision avant le 9 janvier, mettant en garde contre un retard "catastrophique" de deux ans et des milliards de dollars de pertes.

La semaine dernière, la CER a rejeté la demande de dérogation de Trans Mountain, invoquant des préoccupations relatives à l'intégrité du pipeline et à l'environnement. Elle examine actuellement la dernière demande de Trans Mountain.

Dans une lettre datée du 24 décembre, Tim Takaro, professeur émérite de sciences de la santé à l'université Simon Fraser, qui s'est opposé au projet, a demandé à la CER de prendre plus de temps pour prendre sa décision. Il a cité les risques qu'une fuite de l'oléoduc détruise les frayères à saumons du fleuve Fraser et entraîne la fermeture d'une route nationale située à proximité.