Paris (awp/afp) - La séance boursière restait dominée mercredi par la hausse généralisée des rendements obligataires et les tensions sur les prix du pétrole.

En Europe, Paris montait de 0,60%, dopée par le secteur du luxe, Francfort prenait 0,25% et Londres 0,24% vers 11H50 GMT.

Les marchés américains, qui avaient fini en net recul mardi, s'orientaient vers un léger rebond avant l'ouverture. Les contrats à terme des principaux indices affichaient +0,07% sur le Dow Jones et +0,18% sur le Nasdaq.

"Avec le pivot de plus en plus affirmé de la Fed en faveur d'un resserrement de politique monétaire, l'attention des investisseurs est en ce début d'année principalement centrée sur la tendance haussière des taux souverains nominaux et sur les tensions observées sur les marchés actions", commente Florent Pochon, chez Natixis CIB.

Face à l'accélération de l'inflation courant 2021, le cycle de normalisation des politiques monétaires a été enclenché: les banques centrales occidentales ont commencé à réduire progressivement les apports de liquidités qui avaient été injectées pour faire face à la crise sanitaire.

La prochaine étape consistera à relever les taux directeurs sans malmener l'économie, ni déstabiliser les marchés.

Les investisseurs craignent que la Réserve fédérale américaine ait sous-estimé le risque inflationniste et qu'elle ne se voit obligée, au bout du compte, d'être plus agressive dans son projet de hausse des taux pour contenir l'accélération des prix.

Certains acteurs de marché se préparent ainsi à une première remontée des taux en mars, de 50 points de base, ce qui serait la plus importante depuis 2000, alors qu'ils tablaient initialement sur une ampleur moitié moindre.

Dans ce contexte, les rendements de la dette américaine sont au plus haut depuis le début de la pandémie: celui à maturité deux ans, le plus sensible aux anticipations de taux, évoluait au-dessus du seuil de 1% (1,05%), tandis que celui à dix ans continuait de se rapprocher des 2% (1,88% vers 11H40 GMT).

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est repassé mercredi en territoire positif pour la première fois depuis mai 2019, alors que l'inflation, plus forte que prévu en zone euro, fait craindre un durcissement monétaire.

Escalade des cours du brut

Entretenant la pression inflationniste, les cours du pétrole continuaient leur envolée mercredi, la forte demande et les risques géopolitiques exerçant une pression à la hausse sur un marché déjà tendu, hissant les prix à des records pluriannuels.

Vers 11H35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars grimpait de 0,90% à 88,30 dollars. Plus tôt dans la séance, le Brent a atteint 89,05 dollars le baril, un nouveau record depuis octobre 2014.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 1,23% à 86,48 dollars. Il a grimpé jusqu'à 87,08 dollars en séance, également son plus haut depuis octobre 2014.

Splendeur du luxe

Porté notamment par la joaillerie, le géant suisse Richemont a publié des ventes trimestrielles en nette hausse (+32%) entre octobre et décembre, supérieures aux prévisions. Dans son envol (+7,83% à 144,60 francs suisses suisses) le titre entraînait d'autres valeurs du luxe. A Paris, LVMH montait de 3,05%, Kering de 3,19% et Hermès de 2,99% vers 11H30 GMT.

A Londres, l'action Burberry bondissait de 6,24% à 1.865 pence après avoir publié de bonnes ventes trimestrielles, notamment pendant les fêtes de Noël, et donné des prévisions de bénéfices encourageantes.

Du côté de l'euro, de la livre et du bitcoin

La monnaie européenne montait de 0,08% face au billet vert, à 1,1336 dollar.

La livre britannique se stabilisait mercredi face à l'euro, après un nouveau record depuis février 2020, galvanisée par l'inflation au plus haut depuis 30 ans, qui pourrait pousser la Banque d'Angleterre (BoE) à poursuivre son resserrement.

Le bitcoin cédait 1,14% à 41'913 dollars.

afp/ol