PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance vendredi, l'aversion au risque étant alimentée par les sombres prévisions économiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) auxquelles s'ajoutent des indicateurs macroéconomiques mitigés en Europe qui prennent le pas sur les bonnes nouvelles en provenance de la Chine.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,76% pour le Dow Jones, de 0,91% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,08% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 reflue de 1,19% à 6.084,81 vers 12h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,61% et à Londres, le FTSE abandonne 0,08%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 se contracte de 0,99%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,13% et le Stoxx 600 de 1,01%.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien fléchit pour le moment de 2,07% et le Stoxx 600 paneuropéen de 2,35%.

Le FMI a annoncé jeudi soir s'attendre à un ralentissement économique accru au troisième trimestre, tandis que la Banque mondiale a estimé que le mouvement de remontée simultanée des taux d'intérêt des banques centrales face une inflation persistante pourrait favoriser une récession mondiale l'année prochaine.

L'inflation en zone euro a été confirmée vendredi à 9,1% sur un an en août, un niveau sans précédent depuis la création de la monnaie unique.

En Grande-Bretagne, les craintes d'une récession se sont également renforcées avec la publication vendredi de la statistique des ventes au détail, qui montre un recul plus marqué que prévu en août, de 1,6%, le plus élevé depuis décembre 2021.

Dans ce contexte, l'annonce d'une hausse de 4,2% de la production et de 5,4% des ventes au détail en Chine en août est passée au second plan, malgré des chiffres supérieurs aux attentes.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Aux inquiétudes macroéconomiques s'ajoutent à présent des craintes sur les résultats d'entreprises puisque le géant américain de la livraison de colis et de la logistique Fedex a annulé jeudi ses prévisions financières annuelles, évoquant une détérioration marquée de la conjoncture.

L'action FedEx plonge en avant-Bourse de près de 20%, tandis qu'UPS, XPO Logistics et Amazon reculent de 7% à 11%.

VALEURS EN EUROPE

Dans le sillage de l'annonce de Fedex, le secteur européen de la messagerie et de la logistique souffre: Deutsche Post cède 4,6%, Royal Mail 10,12%, Kuehne & Nagel 2,64% et DSV Panalpina 5,94%.

La quasi totalité des secteurs du Stoxx 600 évolue dans le rouge, le repli le plus marqué étant à l'actif du compartiment des valeurs de l'industrie, dont l'indice reflue de 2,23%.

Dans les autres valeurs individuelles, Uniper chute de 6,48%, un projet gouvernemental, consulté par Reuters, montrant que le groupe allemand en difficulté ne devrait pas recevoir d'aide avant le 31 octobre.

Air France-KLM abandonne 4,07% avec un repli de 1,83% du secteur du tourisme et des loisirs alors que le trafic aérien en Europe est fortement perturbé ce vendredi par une grève des contrôleurs aériens en France. Le groupe ADP cède 3,22%. La compagnie à bas coût easyJet, qui a annulé 76 vols ce jour, reflue de 2,81%.

En Italie, Banca Monte Dei Paschi Di Siena perd 4,14% après l'approbation par les actionnaires d'un projet d'augmentation de capital.

Côté hausse, Sanofi avance de 0,64% après une recommandation du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) au Beyfortus développé en partenariat avec AstraZeneca (+1,97%).

TAUX

Les rendements obligataires en Europe sont en forte hausse: celui du Bund allemand à deux ans, qui a touché en séance un sommet depuis 2011 à 1,594%, s'affiche à la mi-journée à 1,597% (+9,5 points), tandis que le dix ans se traite à 1,779% (+4,6 points) après un pic en séance à 1,817%, au plus haut depuis la mi-juin.

Le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos a déclaré vendredi que l'institution de Francfort devra poursuivre sa remontée des taux d'intérêt car le ralentissement économique ou une éventuelle récession en zone euro ne seront pas suffisants pour parvenir à une maîtrise de l'inflation.

Aux Etats-Unis, les rendements des bons du Trésor à dix ans et à deux ans sont quasiment stables à respectivement 3,459% et 3,886%.

CHANGES

Le dollar, en hausse de 0,18% face aux autres grandes devises, s'achemine vers une nouvelle semaine de gains, profitant de la perspective d'un nouveau relèvement marqué des taux aux Etats-Unis mercredi.

L'euro, en repli de 0,4% à 0,9959 dollar, est toujours sous la parité avec le billet vert.

La livre sterling, elle, est tombée à un nouveau creux de 37 ans face à la monnaie américaine, à 1,1351 dollar.

PÉTROLE

Les cours pétroliers progressent mais devraient accuser sur la semaine un troisième repli consécutif en raison des craintes d'une baisse de la demande liée à la montée des taux d'intérêt qui pourrait précipiter l'économie mondiale en récession.

Le Brent prend 1,22% à 91,95 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,94% à 85,90 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou