PARIS, 16 février (Reuters) - Il existe plusieurs raisons pour lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas attendre trop longtemps avant de décider d'une première baisse des taux d'intérêt cette année, a déclaré vendredi François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

"Il ne s'agit pas de se précipiter; mais agir avec gradualisme et pragmatisme peut être préférable à décider trop tardivement et devoir ensuite surajuster", a déclaré le gouverneur de la Banque de France (BdF) au journal belge L'Echo. François Villeroy de Galhau a fait cette déclaration alors qu'on lui demandait s'il préférerait baisser les taux rapidement puis poursuivre l'assouplissement à un rythme modéré plutôt que d'attendre puis de devoir baisser les taux plus agressivement.

Concernant le rythme de l'assouplissement monétaire une fois que la BCE aura décidé d'une première baisse de taux, François Villeroy de Galhau a déclaré: "Nous resterons guidés par les données, et il ne sera pas question à mon sens de donner à nouveau une 'forward guidance'."

Il a ajouté que l'institution aurait "trois degrés de liberté: le calendrier de la première baisse de taux, le rythme de l'assouplissement, et enfin le niveau jusqu'auquel (les) taux d'intérêt baisseront".

"Le fait de disposer de ces trois degrés de liberté successifs peut être un argument de plus pour ne pas différer exagérément la première baisse", a estimé le membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

La BCE a décidé en janvier de maintenir son taux de dépôt à 4,0%. La présidente de l'institution, Christine Lagarde, a déclaré jeudi que la BCE avait dû éviter de baisser ses taux trop tôt, car cela pourrait prolonger l'inflation et obliger la banque centrale à resserrer une nouvelle fois sa politique monétaire. (Reportage Sudip Kar-Gupta et Mathieu Rosemain; version française Camille Raynaud)