En repli de 1,6% à 97,04 euros, EssilorLuxottica accuse la plus forte baisse du CAC 40 alors que la crise de gouvernance au sein du numéro un mondial de l'optique s'aggrave. Delfin, le holding de Leonardo Del Vecchio, PDG et premier actionnaire d'EssilorLuxottica, a déposé une demande d'arbitrage auprès de la Chambre de Commerce Internationale. Celui que l'on surnomme le "patriarche" entend faire constater les violations de l'accord de rapprochement de 2017 commises, selon lui, par le codirigeant français du groupe, Hubert Sagnières et EssilorLuxottica sous son impulsion.

Leonardo Del Vecchio souhaite obtenir "une injonction de se conformer au pacte jusqu'à son terme".

Cet appel à Chambre de Commerce Internationale constitue une nouvelle étape dans la crise ouverte qui secoue EssilorLuxottica depuis une semaine.

Leonardo Del Vecchio a ouvert les hostilités en reprochant publiquement à Hubert Sagnières d'avoir nommé sans le consulter quatre managers clé, tous issus d'Essilor. Cette décision reflète, selon lui, la volonté du camp français de prendre le pouvoir.

Une critique balayée par Hubert Sagnières, qui estime au contraire que c'est le camp italien qui tente de marginaliser l'équipe d'Essilor. 
A la Bourse de Paris, cette guerre des chefs n'est pas sans conséquence. Depuis l'attaque de Leonardo Del Vecchio, le titre EssilorLuxottica a cédé 7,5%. Depuis le début de l'année, le repli atteint 12,5% contre +12,5% pour le CAC 40. Une sous-performance qui conduit les analystes à réclamer une issue rapide à cette crise de gouvernance.