TOKYO, 4 novembre (Reuters) - Les négociations entre Nissan et Renault se concentrent sur la manière d'optimiser leur investissement dans les véhicules électriques et d'améliorer la compétitivité de l'alliance, a déclaré vendredi à Reuters le directeur général du constructeur japonais.

Les deux groupes ont deux semaines pour parvenir à un accord, les négociations relatives au futur de leur alliance vieille de vingt ans devant se terminer le 15 novembre, selon des personnes ayant connaissance des discussions.

Le directeur général de Nissan Makoto Uchida n'a pas donné de calendrier concernant un éventuel accord avec le constructeur français, et ne s'est pas prononcé sur la possibilité qu'un tel accord soit trouvé ce mois-ci. Il a toutefois déclaré qu'il s'entretenait chaque semaine avec Luca de Meo, directeur général de Renault, et que les discussions se poursuivaient "et se poursuivront à l'avenir".

Uchida a dit que les négociations visaient à améliorer la capacité des constructeurs automobiles à faire face à la concurrence en cette période d'incertitude économique et alors que l'industrie se dirige vers ce qu'il a décrit comme sa plus grande transformation en un siècle avec le passage aux véhicules électriques.

"La discussion que nous avons est de voir comment rendre notre compétitivité encore plus forte", a déclaré Uchida. "C'est le numéro un".

Les constructeurs automobiles ont déclaré le mois dernier qu'ils étaient en discussion sur l'avenir d'une alliance fondée en 1999, lorsque Renault a pris une participation dans Nissan et a contribué au redressement de la société japonaise sous la direction de l'ancien dirigeant devenu fugitif Carlos Ghosn.

Nissan envisage d'investir dans la future unité de véhicules électriques de Renault, ont déclaré les deux entreprises le mois dernier.

Les deux parties négocient également une réduction de la participation de 43% de Renault dans Nissan, potentiellement à 15%, ainsi que les conditions dans lesquelles cela pourrait se produire, ont déclaré des personnes ayant connaissance des discussions.

"Nous voulons que ce soit un partenariat égalitaire", a déclaré Makoto Uchida. "Je pense qu'un partenariat égalitaire aurait du sens et que cela accélérerait encore plus la collaboration."

Renault est en train de séparer son activité de véhicules électriques de son activité de moteurs à combustion interne afin de rattraper le retard pris dans la transition du secteur vers les véhicules électriques, menée par son rival américain Tesla Inc.

En dehors de ses discussions avec Nissan, Renault a également discuté avec Geely Automobile Holdings pour que le constructeur automobile chinois prenne une participation dans son unité de moteurs à combustion interne, selon des personnes au fait de ces discussions.

Cette unité comprend les sites de production de Renault en Espagne, au Portugal, en Turquie, en Roumanie et en Amérique latine.

Uchida a déclaré que Nissan comprenait la transformation entreprise par Renault avec la séparation de ses activités liées aux voitures à essence et que le "traitement équitable" de Nissan dans le cadre de ce nouveau partenariat était un sujet de discussion. Il n'a pas mentionné Geely.

"S'ils ont leur nouveau partenaire, A ou B ou C, qu'est-ce que cela signifie? Nous en discutons ouvertement", a-t-il déclaré.

"La transparence est très importante", a-t-il ajouté. Uchida a déclaré que Nissan élaborait des plans d'urgence et anticiperait de nombreux scénarios pour faire face à la perspective d'une récession mondiale.

Il a cité la dépréciation du yen à son plus bas niveau depuis des décennies comme une autre préoccupation pour Nissan. (Reportage Kevin Krolicki et David Dolan; version française Camille Raynaud, Elena Smirnova)