Le groupe industriel suisse n'a en outre toujours pas convaincu les investisseurs sur ses efforts de transformation.

Son directeur général Ulrich Spiesshofer a ainsi déclaré qu'il restait encore du travail pour améliorer les performances de la division Power Grids, qui fabrique des transformateurs et des pièces pour les turbines électriques.

Prié de dire lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes si cela signifiait que cette division, la deuxième du groupe mais la moins rentable, allait rester au sein d'ABB ou être vendue, Ulrich Spiesshofer a répondu: "Quand ce sera le moment d'en parler davantage, nous en parlerons davantage."

Reuters a rapporté le 18 octobre qu'ABB envisageait de céder une participation majoritaire dans Power Grids.

Cette division a dégagé au troisième trimestre une marge bénéficiaire de 10%, contre un objectif de 10 à 14%. Cette marge avait été de 9,7% sur les deux premiers trimestres.

Les difficultés de Power Grids pèsent sur le cours de Bourse d'ABB, dont l'action affichait avant la séance de jeudi un repli de 18% sur un an, une baisse quasiment deux fois plus importante que celle de l'indice des biens et services industriels du Stoxx 600.

Le titre ABB perdait encore 2,61% à 19,74 francs jeudi en milieu de journée après un creux à 19,29 francs, un plus bas depuis juillet 2016.

"Si ABB devait scinder ou céder la division Power Grids, cela pourrait provoquer une réévaluation du titre. Simplifier l'activité, c'est toujours positif", dit Fabio Riccelli, gérant de fonds pour l'European Dynamic Growth Fund de Fidelity.

ABB JUGE QUE LES SIGNAUX MACROÉCONOMIQUES SONT POSITIFS

Au-delà des problèmes propres à ABB, les grands groupes industriels souffrent depuis des mois des tensions commerciales provoquées par les Etats-Unis et des craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale, en particulier en Chine.

ABB a cependant déclaré jeudi que les signaux macroéconomiques restaient bons en Europe, qu'ils évoluaient positivement aux Etats-Unis et que la croissance devrait se poursuivre en Chine.

Le groupe suisse, dont les produits vont de la robotique industrielle aux systèmes de transmission d'énergie, a dit observer une accélération de la demande, notamment dans les robots et l'automatisation industrielle.

Les courtiers de la Banque cantonale de Zurich ont cependant souligné qu'ABB ne répondait toujours pas aux attentes en termes de commandes, inférieures aux prévisions sur le trimestre.

Elles se sont établies à 8,94 milliards de dollars (7,84 milliards d'euros) alors que les analystes attendaient 9,18 milliards.

Le carnet de commandes d'ABB a pourtant augmenté de 15% en Europe, de 9% dans les Amériques, de 4% en Asie et de 13% en Chine.

Le chiffre d'affaires à périmètre comparable a lui aussi été moins bon que prévu, en progression de 3% à 9,26 milliards de dollars, contre une prévision de 9,34 milliards de dollars.

Le bénéfice net a en revanche été supérieur aux attentes, à 603 millions de dollars alors que les 22 analystes interrogés par Reuters prédisaient en moyenne 592 millions de dollars.

(John Revill et Oliver Hirt; Claude Chendjou et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)