La Commission européenne a annoncé, mardi 25 juillet, l'ouverture d'une enquête formelle au sujet d'une éventuelle prise de contrôle anticipée de Lagardère par Vivendi, ce qui contreviendrait aux règles de l'Union européenne. Bruxelles avait autorisé le 9 juin dernier le groupe contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré à absorber son ancien rival Lagardère, à plusieurs conditions comme les cessions de Gala et d'Editis. Ces engagements "répondent intégralement aux problèmes de concurrence relevés par la Commission", dans son enquête, avait jugé l'exécutif européen.

S'il s'avère que l'opération a été mise en œuvre avant ce feu vert, Bruxelles pourrait infliger à Vivendi une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires total.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) avait réclamé une telle enquête. "Compte tenu des nombreux signaux attestant d'une emprise croissante de Vincent Bolloré sur les médias du groupe Lagardère avant même la validation du rachat, il est étonnant qu'une enquête pour prise de contrôle anticipée n'ait pas été lancée plus tôt", avait alors estimé le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, pointant du doigt "les changements importants intervenus notamment dans les rédactions du Journal du dimanche (en grève depuis le 22 juin dernier en raison de la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, ex-directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, ndlr) et de manière plus prégnante encore à Paris Match".