Air France-KLM cède 2,12% à 7,391 euros alors que son management n'a toujours pas annoncé s'il comptait souscrire ou non à l'augmentation de capital d'Alitalia. Au bord de la faillite, la compagnie aérienne italienne a obtenu vendredi dernier un sursis après le vote par les membres de son conseil - dont Air France-KLM, premier actionnaire à hauteur de 25% - en faveur d'un plan de sauvetage de 500 millions d'euros. Ce plan, piloté par le gouvernement italien et approuvé à l'unanimité, comprend une augmentation de capital de 300 millions d'euros et des lignes de crédit de 200 millions.


Le projet offre un délai de 30 jours aux actionnaires pour qu'ils décident de participer ou non à la levée de fonds.

Les spécialistes du secteur estiment qu'une prise de contrôle d'Alitalia par Air France-KLM constitue la seule chance d'assurer la pérennité de la compagnie transalpine, qui perd 700 000 euros par jour. Autrefois hostile à cette éventualité pour des raisons politiques, le gouvernement d'Enrica Letta et les autres actionnaires italiens semblent d'ailleurs l'avoir bien compris. "Air France-KLM apparaît encore réservé sur ses intentions et subit une forte pression du gouvernement italien pour y participer, ce qui crédibiliserait significativement ce plan de sauvetage", estime CM-CIC Securities, selon lequel "AF-KLM doute a priori encore sur la profondeur de la réorganisation".

De son côté, Credit Suisse se dit favorable à une prise de contrôle d'Air France-KLM. Pour autant, la transaction devra se faire sous les seules conditions de la compagnie aérienne franco-néerlandaise, seul gage d'un retour futur à la rentabilité, prévient le bureau d'études.

(P-J.L)