Stockholm (awp/afp) - La compagnie aérienne scandinave SAS, dont Air France-KLM veut devenir actionnaire, a enregistré une perte de près de 2 milliards de couronnes suédoises (170 millions de francs suisses) au dernier trimestre de son exercice en raison des changes et du coût du kérosène, a-t-elle annoncé jeudi.

Sur l'ensemble de son exercice annuel décalé, clos fin octobre, SAS a réduit sa perte à 5,7 milliards de couronnes, contre une perte de 7 milliards lors de l'exercice précédent, indique-t-elle dans un communiqué.

La perte a atteint 1,9 milliard au dernier trimestre, contre 1,2 milliard un an plus tôt.

"La hausse des coûts due à l'évolution défavorable des taux de change et des prix des carburants a neutralisé l'amélioration des performances opérationnelles et commerciales", explique SAS à propos de la dégradation au dernier trimestre.

Sur l'exercice, SAS a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 30%, à 42 milliards de couronnes, grâce à une offre de sièges plus élevée et une demande plus forte.

En juillet 2022, la compagnie en difficultés s'était placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites.

Ce dispositif permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser ses dettes de se restructurer à l'abri de ses créanciers tout en poursuivant ses activités.

Elle avait lancé un plan d'économies massif et dit vouloir lever 9,5 milliards de couronnes suédoises (817 millions d'euros) auprès d'investisseurs.

Des économies "ont été mises en oeuvre mais ne peuvent être prises en compte dans les résultats avant la sortie" de la loi américaine sur les faillites, précise SAS.

Début octobre, la compagnie avait annoncé qu'un consortium incluant Air France-KLM, les fonds d'investissement Castlelake et Lind Invest était prêt, avec l'Etat danois, à investir 1,175 milliard de dollars dans son capital.

Si l'opération se déroule comme prévu, à terme, Castlelake détiendra environ 32% du capital de SAS, l'Etat danois 25,8%, Air France-KLM 19,9% et Lind Invest 8,6%. L'Etat suédois, actionnaire comme l'Etat danois à hauteur de 21,8% actuellement, sortirait du capital.

SAS espère obtenir "début 2024" le feu vert de la justice américaine à son plan de restructuration, avant d'avoir le feu vert des autorités de la concurrence, selon son communiqué.

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