Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a ouvert en hausse de 0,40% et poursuivait ses gains de la veille, portée par la baisse de l'inflation aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, rassurant les investisseurs sur la trajectoire des politiques monétaires des banques centrales.

L'indice vedette CAC 40 gagnait 0,61%, soit de 44,01 point à 7.229,69 points vers 10H15. Mardi, il avait clôturé en hausse de 1,39% pour finir à 7.185,68 points, au plus haut depuis fin septembre.

"Il aura suffi d'un signal faible indiquant un repli légèrement plus marqué de l'inflation sous-jacente aux Etats-Unis sur le mois d'octobre pour que l'appétit pour le risque rebondisse", commentent les analyste de Natixis.

L'inflation a ralenti en octobre aux Etats-Unis, à 3,2% sur un an, contre 3,7% en septembre et l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, est au plus bas depuis plus de deux ans, à 4,0% sur un an.

Cette publication "a renforcé les anticipations de baisse de taux sur 2024 pour la Réserve fédérale (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE)", soulignent les analystes de Natixis.

Pour contenir la hausse des prix, la Fed a relevé ses taux d'intérêt à 11 reprises depuis mars 2022, les portant à leur plus haut niveau depuis 22 ans, dans une fourchette de 5,25 à 5,50%.

La BCE a quant à elle laissé ses taux inchangés en octobre, après dix hausses d'affilée pour porter le principal d'entre eux au niveau historiquement haut de 4%.

Les marchés ont aussi été soulagés par la baisse de l'inflation en France, au Royaume-Uni et en Italie.

En France, l'inflation s'est nettement repliée en octobre, à 4% sur un an contre 4,9% en septembre. Au Royaume-Uni, elle a fortement reculé en octobre, à 4,6% sur un an contre 6,7% le mois précédent. En Italie, l'inflation a été revue à la baisse en octobre, à 1,7% sur un an.

Alstom, freinage d'urgence

Alstom, plombé par des difficultés commerciales et financières, plongeait de 11,47% à 12,55 euros vers 10H10, après avoir annoncé mercredi un plan de réduction des coûts avec la suppression notamment de 1.500 emplois soit 10% des fonctions commerciales et administratives.

Le groupe ferroviaire se donne pour objectif une réduction de sa dette de 2 milliards d'euros d'ici mars 2025, via un programme de cession d'actifs et éventuellement, "en fonction des conditions de marché", une augmentation de capital, selon un communiqué.

Le deuxième constructeur ferroviaire mondial traverse une crise depuis l'annonce le 4 octobre aux investisseurs d'une consommation excessive de trésorerie. Son flux de trésorerie libre a plongé dans le rouge lors du premier semestre 2023/2024 de son exercice décalé à -1,1 milliard d'euros. Le lendemain, l'action avait plongé de plus de 37% et n'a pas remonté la pente depuis.

Renault, une promesse à 20.000 euros

Renault a annoncé mercredi le lancement prochain d'une nouvelle voiture électrique à moins de 20.000 euros, hors subventions, pour démocratiser les voitures à batterie et faire face à la concurrence chinoise et américaine. En Bourse, son action gagnait 1,59% à 35,55 euros.

Le luxe porté par la Chine

Le luxe, dont l'activité est en partie liée à la Chine, était en hausse, porté par les données marcoéconomiques de la deuxième puissance économique mondiale publiées mardi.

Les ventes au détail, indicateur-clé de la consommation des ménages, ont connu en octobre leur plus forte augmentation depuis le mois de mai, selon le Bureau national des statistiques.

La production industrielle a augmenté de 4,6%, après +4,5% en septembre, et le taux de chômage dans les zones urbaines est resté stable à 5,0%.

LVMH gagnait 2,48% à 724,40 euros, Kering 2,74% à 419,45 euros, Hermès 1,69% à 1.942,40 euros.

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