Paris (awp/afp) - L'attentisme gagnait les marchés européens jeudi matin, à la veille de la publication très sensible de l'inflation américaine pour le mois de novembre.

Vers 10h15, la prudence s'installait sur le Vieux Continent où Francfort, Londres et Milan étaient à l'équilibre, avec Paris en légère hausse de 0,18%. Après un entame de séance en hausse, l'indice phare du marché helvétique SMI abandonnait ses gains, avant toutefois de se reprendre pour progresser vers 10h45 de 0,1%.

Les places asiatiques ont fini mitigées: Tokyo a abandonné 0,47% mais Hong Kong a pris 1,05% avant la nouvelle de l'agence de notation Fitch selon laquelle le géant chinois de l'immobilier Evergrande a fait "défaut" sur un paiement de 82,5 millions de dollars dû en novembre. Le promoteur chinois Kaisa, 27e en termes de chiffre d'affaires a lui aussi manqué le remboursement de 400 millions de dollars dus sur des intérêts d'emprunt.

La volatilité s'était accrue depuis la découverte du variant Omicron fin novembre, les intervenants de marché peinant à évaluer les risques pour cette nouvelle étape franchie dans la crise sanitaire. Après une récente trajectoire en zigzag la semaine dernière, les marchés affichent un peu d'optimisme pour la période qui précède Noël depuis qu'ils ont obtenu des premières indications rassurantes sur Omicron, qui d'après l'OMS provoquerait des symptômes moins graves que le variant Delta, le plus répandu actuellement.

"Les investisseurs restent prudemment optimistes au vu des dernières nouvelles concernant le variant Omicron", commente Jochen Stanzl, analyste pour CMC Market. Mais "mieux vaut attendre les données de l'inflation américaine avant de déboucher le champagne", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Les prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, ont connu en novembre leur plus forte progression en Chine depuis 15 mois: 2,3% sur un an. Les prix à la production se sont légèrement tassés le mois dernier, en progression de 12,9% sur un an après 13,5% en octobre.

"Une bonne nouvelle", selon Mme Ozkardeskaya, "mais qui n'empêchera pas les chiffres des prix à la consommation américaine d'avancer vers le niveau des 6,7% attendus par les analystes pour novembre". Aux Etats-Unis, une croissance robuste et une baisse du chômage sont reléguées au second plan par une poussée d'inflation qui inquiète les ménages.

Dans ce contexte, le marché s'attend toujours à une accélération de la diminution des achats d'actifs de la Réserve fédérale américaine qui pourrait être officialisée à l'occasion de la réunion des 14 et 15 décembre. "Maintenant que les marchés ont intégré et relativisé le risque que fait peser le variant Omicron, la politique monétaire devrait être le principal facteur d'intérêt dans les prochains jours", estime Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

La Banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux directeur de 1,5 point, à 9,25%, au plus haut depuis juillet 2017, pour tenter de freiner une inflation galopante malgré le ralentissement économique.

Les anticorps d'AstraZeneca autorisés en prévention

Le titre gagnait 0,76% à 8.346,0 pence après que les autorités sanitaires américaines ont autorisé mercredi l'administration d'anticorps de synthèse développés par AstraZeneca, chez certains individus réagissant mal aux vaccins pour des raisons médicales, afin de les protéger contre le Covid-19 avant même toute exposition au virus.

La restructuration va bon train chez Rolls-Royce

Le fabricant de moteurs britanniques a indiqué jeudi que sa restructuration progresse "plus rapidement que prévu" avec 8.500 postes supprimés d'ici la fin de l'année comparé à mai 2020, quand ce plan avait été décidé. Le titre perdait 4,38% à 123,00 pence à Londres.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Vers 10h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février redescendait de 0,47% à 75,46 dollars tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier cédait 0,30% à 72,14 dollars.

L'euro reculait de 0,20% au billet vert à 1,1320 dollar.

Le bitcoin retombait sous les 50'000 dollars, perdant 2,47% à 49'384 dollars.

afp/vj