New York (awp/afp) - L'avionneur américain Boeing, en pleine tourmente après plusieurs problèmes de sécurité sur ses avions, tente de prendre un nouveau départ avec un important remaniement de sa direction annoncé lundi, et notamment le départ à la fin de l'année de son patron Dave Calhoun.

Le groupe est en pleine crise depuis un accident début janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, dont une porte s'était détachée de la carlingue en plein vol.

Dave Calhoun quittera son poste de directeur général fin 2024, a indiqué l'entreprise dans un communiqué. Un aveu d'échec: il était arrivé en janvier 2020, pour restaurer la confiance dans Boeing après deux accidents mortels de son nouvel avion vedette 737 MAX.

M. Calhoun n'est pas le seul à partir. Stan Deal, directeur de la division de l'aviation commerciale (la division concernée par les problèmes de sécurité) est, lui, remplacé avec effet immédiat par Stephanie Pope, depuis janvier directrice d'exploitation du groupe.

Enfin, le président du conseil d'administration, Larry Kellner, a "informé le conseil qu'il ne prévoyait pas de se représenter lors de la prochaine élection" lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires, selon le communiqué. Il occupait ce poste depuis fin 2019.

Pour lui succéder, le conseil d'administration a choisi Steve Mollenkopf, membre du conseil exécutif de Boeing et ancien patron du fabricant de puces Qualcomm. A ce titre, Steve Mollenkopf sera chargé de trouver un nouveau directeur général pour Boeing.

Série noire

"Servir Boeing a été le plus grand privilège de ma vie", a déclaré Dave Calhoun dans une lettre adressée aux employés du groupe, citée dans le communiqué: "Les yeux du monde sont rivés sur nous et je sais que nous en sortirons meilleurs en tant qu'entreprise."

"Avec un conseil d'administration solide, une excellente équipe de direction et 170.000 employés dévoués de Boeing, je suis pleinement confiant dans l'avenir de notre entreprise", a déclaré pour sa part Larry Kellner, cité dans le communiqué.

Vers 13H20 GMT, dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, le titre de l'avionneur grimpait de 3,8% à 196,06 dollars.

Après la porte arrachée sur le vol d'Alaska Airlines, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a lancé un audit sur le contrôle qualité du constructeur. Début mars, elle avait indiqué que des "problèmes de non-conformité" avaient été repérés dans le contrôle de production de Boeing et de son sous-traitant Spirit Aerosystems. Résultat: le constructeur a dû réduire la cadence de production de ses appareils 737 MAX à 38 appareils par mois. En janvier, il n'a sorti que 27 appareils des chaînes de montage.

"Ce que veut la FAA et, plus important encore, ce que je veux, c'est un système de production qui soit sous contrôle à chaque étape du processus", peu importe le nombre d'appareils produits au final, a commenté Dave Calhoun sur la chaîne américaine CNBC, lundi.

Boeing peine depuis des années à convaincre sur les questions de sécurité, enchaînant une série noire. Après les deux accidents rapprochés de son avion 737 MAX, qui ont fait 346 morts en 2018 et 2019, le géant de Seattle avait déjà fait l'objet de nombreuses enquêtes.

Outre l'incident à bord du vol Alaska Airlines, des problèmes de production ont été signalés tout au long de l'année 2023, ainsi qu'une série d'autres incidents en 2024.

afp/rp