Oslo (awp/afp) - Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec plus de 1200 milliards d'euros d'actifs, a exclu deux groupes, l'un chinois, l'autre indien, pour avoir fourni des armements à la Birmanie, a annoncé la Banque de Norvège.

Le fonds s'est désengagé d'AviChina Industry & Technology et de Bharat Electronics en raison d'un "risque inacceptable que ces entreprises vendent des armes à un Etat qui les utilise (pour) des violations graves et systématiques des règles internationales sur la conduite des hostilités", a indiqué la banque centrale mardi soir.

Le fonds, qui pesait 13'183 milliards de couronnes (1230 milliards d'euros) mercredi matin, détenait 0,37% du groupe chinois et 0,32% du groupe indien fin 2021, selon les dernières données disponibles.

Il reproche à AviChina d'avoir livré en décembre 2021 des avions militaires légers de type K-8 à la Birmanie sous la coupe d'une junte depuis un coup d'Etat militaire le 1er février de la même année.

Bharat Electronics est pour sa part mis en cause pour avoir fourni au même pays un système d'armement télé-opéré en juillet 2021.

Ces décisions d'exclusion ont été prises par la direction de la Banque de Norvège sur recommandation d'un Conseil (consultatif) d'éthique.

Censé faire fructifier les revenus pétroliers de l'Etat norvégien, le fonds est l'un des plus gros investisseurs de la planète avec des parts dans plus de 9000 entreprises à travers le monde. Il détient aussi des placements obligataires et de l'immobilier.

Sa gestion est régie par un ensemble de règles éthiques qui lui interdisent notamment d'investir dans les sociétés coupables de violations graves des droits humains, celles qui fabriquent des armes nucléaires ou "particulièrement inhumaines", ou encore le charbon et le tabac.

A ce titre, il s'est désengagé de plusieurs entreprises, dont Airbus, Boeing, Glencore, Lockheed Martin et Philip Morris, qui figurent aujourd'hui sur une sorte de liste noire.

afp/ol